À Sainte-Anne, des solutions fondées sur la nature inversent l’érosion côtière

Partager

Un premier constat : les côtes reculent

L’érosion côtière est un réel problème en Guadeloupe. Sur la plage du Bois Jolan par exemple, le littoral a reculé de plus de 50 mètres ! Les causes de cette érosion importante ? Hausse des températures, ruissellement des eaux de pluie et inondations marines avec pour conséquences : une perte de biodiversité, voire la disparition de certaines espèces.

Un projet ambitieux pour endiguer la crise

La mairie de Sainte-Anne a remporté le prix dans la catégorie « Réduction des risques climatiques » en abordant le problème sur plusieurs fronts. Il a renforcé la ligne boisée, c’est-à-dire planté des arbres sur une « ligne » afin de protéger les sols, régulé les débits d’eau et créé un corridor biologique pour la faune. Une restauration écologique a été réalisée, notamment l’arrêt de la plantation d’espèces non adaptées à la rétention de sédiments, ainsi que la plantation de 172 espèces d’arbres indigènes. Enfin, un chemin a été fermé à la circulation pour être renaturé.

Tout le monde est concerné !

Pour que le projet fonctionne, il fallait évidemment sensibiliser les locaux et les touristes. La mairie de Sainte-Anne a incité le grand public à préserver cet espace, via panneaux d’information, randonnées découvertes, sorties scolaires et rencontres publiques avec les riverains. Résultat : le projet, outre son acceptation sociale, a entraîné un ralentissement du retrait du littoral et un retour de la biodiversité.

Un concours qui célèbre l’adaptation au changement climatique

Vous ne connaissiez pas les Trophées de l’Adaptation au Changement Climatique ? L’ADEME organise ce concours en partenariat avec l’Office français de la biodiversité (OFB) et le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires (MTECT). Ce concours national est soutenu par le programme européen Life ARTISAN et récompense les projets de terrain les plus concrets et efficaces en matière d’adaptation au changement climatique et de préservation de la biodiversité. Les participants sont des autorités locales, des entreprises, des syndicats ou des représentants de la société civile. Cette année, la remise des prix a eu lieu le 10 juin lors du Forum Alliance Nature et Adaptation organisé à Toulouse par l’Office français de la biodiversité et l’Agence de l’eau Adour-Garonne.

Comment sont choisis les gagnants ?

Les participants doivent se distinguer en mettant en œuvre des solutions basées sur la nature (NbS). Plus précisément, chaque participant doit « présenter des solutions pour renforcer notre capacité d’adaptation tout en préservant la biodiversité et les services écosystémiques ». Verdict : sur la cinquantaine de projets déposés, cinq territoires métropolitains et un territoire d’outre-mer ont été récompensés !

Qui sont les 5 autres gagnants français ?

Ils rivalisaient d’ingéniosité dans leurs actions. La Bourgogne-Franche-Comté a réhabilité un hydrosystème dans le massif forestier de Rumilly-Chaource pour réduire le stress hydrique (manque d’eau) des espèces forestières. En Normandie, des systèmes agroforestiers ont été déployés pour renforcer la résilience des parcelles agricoles. Dans le Grand Est, la sylviculture mixte à couvert continu (SMCC) sur le massif de l’Auberive a permis de lutter contre le dépérissement des peuplements. Dans les Pays de la Loire, le ruisseau Marcé (et ses tourbières !) a été restauré pour faire face à l’évolution des précipitations. Enfin, le prix spécial du jury a récompensé des aménagements dans les Hauts-de-France pour lutter contre le ruissellement et l’érosion des sols. Pas mal, n’est-ce pas ?

Vous êtes une collectivité, une entreprise, un syndicat ou une association œuvrant pour l’adaptation aux changements climatiques ? On vous attend pour le 3^et édition des Trophées en 2025 !