le « M’Bappé de chirurgie thoracique » jugé pour avoir détourné plus de 600 000 euros

le « M’Bappé de chirurgie thoracique » jugé pour avoir détourné plus de 600 000 euros
le « M’Bappé de chirurgie thoracique » jugé pour avoir détourné plus de 600 000 euros

LLes sommes sont astronomiques. De 500 000 à près d’un million d’euros de chiffre d’affaires en deux ans. Un salaire personnel supérieur à 60 000 euros par mois. Plus de 5 000 actes techniques déclarés entre 2016 et 2019 quand ses confrères n’atteignaient pas les 300. Ces anomalies ont valu à être déféré au tribunal de Bayonne le Dr Frédéric Clerc, ce mardi 25 juin. Ce chirurgien thoracique…

LLes sommes sont astronomiques. De 500 000 à près d’un million d’euros de chiffre d’affaires en deux ans. Un salaire personnel supérieur à 60 000 euros par mois. Plus de 5 000 actes techniques déclarés entre 2016 et 2019 alors que ses confrères n’atteignaient pas 300. Ces anomalies ont valu le renvoi du Dr Frédéric Clerc devant le tribunal judiciaire de Bayonne, ce mardi 25 juin. Ce chirurgien thoracique de renom s’est rendu responsable d’escroqueries au détriment de les Caisses primaires d’assurance maladie (CPAM) des Landes, Bayonne et Pau, la Mutualité sociale agricole Sud-Aquitaine et la Mutuelle générale de l’Éducation nationale.

La justice s’est saisie de l’affaire après un rapport de la Sécurité sociale. Elle mettait également en cause deux autres chirurgiens de la clinique Belharra de Bayonne. Le Dr Clerc, qui exerce désormais à La Réunion, est le seul à ne pas avoir bénéficié d’un non-lieu. Absent de l’audience pour raisons médicales, il a continuellement contesté le caractère fictif d’un grand nombre d’actes qu’il facturait.

Tube dans le nez

« Des gestes normalement effectués en cas de complications. Leur présence ici pose presque systématiquement question », souligne Me Sophie Serrano, l’avocate de la CPAM et de la MSA. 104 patients du Dr Clerc ont été interrogés. « Leurs déclarations concordent, à l’exception de ces documents techniques qu’ils affirment ne pas avoir reçus. Lorsqu’un tube est inséré dans votre bouche ou votre nez sans anesthésie, vous devez vous en souvenir. »

Près d’un quart de ces soins sont déclarés le week-end. «C’est quand même surprenant», s’étonne Jean-Claude Belot. Le procureur requiert quinze mois de prison avec sursis, 10 000 euros d’amende et une interdiction d’exercice de cinq ans. À cela s’ajoute le remboursement des dégâts. Dans le détail, 311 000 euros pour la CPAM des Landes, 127 000 pour celle de Bayonne, 5 000 pour celle de Pau et 160 000 pour la MSA.

« Vérité biblique »

Chaque organisation réclame également quelques milliers d’euros pour la « désorganisation » des services. « L’enquête sur les fourmis » a nécessité du temps et des ressources. Elle a donné naissance à « une vérité biblique », se moque Me Alexis Garat. L’avocat du médecin s’emploie à le déconstruire. « L’équation n’est pas bonne car les comparaisons [avec d’autres professionnels de la région], le point de départ, ne sont pas corrects. »

Me Garat relativise le nombre de patients interrogés. « Ils représentent 13 % de la clientèle du Dr Clerc et nous leur demandons de se souvenir d’actes effectués parfois il y a plusieurs années. » Pour lui, le revenu du chirurgien correspond à ses compétences. « C’est le M’Bappé de la chirurgie thoracique. Il travaille plus et plus vite que tous ses collègues. » A lui seul, il aurait représenté 60 % de sa spécialité à la clinique Belharra. Son engagement pendant le Covid, alors qu’il était suspendu, lui a déjà valu une condamnation dont il a fait appel. « Il joue chaque année la Ligue des champions alors que certains se contentent du championnat national. » La balle est dans le camp des juges. Délibéré le 2 juillet.

 
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