La lutte contre l’isolement social des seniors, l’affaire de tous à Agen

La lutte contre l’isolement social des seniors, l’affaire de tous à Agen
La lutte contre l’isolement social des seniors, l’affaire de tous à Agen

l’essentiel
La 3e coopération territoriale contre l’isolement social des seniors s’est tenue ce mardi après-midi dans la salle des Illustres de la mairie d’Agen en présence de Jean-François Serres, référent national sur cette question et fondateur de Joconde.

Jean-François Serres est le référent national de la mission visant à briser l’isolement des seniors. Fils du philosophe Michel Serres, il confiait dans nos colonnes en 2020 : « Mon père, quelque part, prônait l’effort d’émancipation individuelle qui correspondait à la société de l’époque et aux gens de sa génération, avec la nécessité d’avoir le choix en la vie, la maîtrise de son chemin, de son destin. Moi qui suis né dans une société qui avait déjà parcouru un long chemin en termes de libertés, il était clair que ce monde moderne aussi. construit sur une certaine incertitude, un manque de repères. Dans une société où la place de chacun doit désormais être conquise individuellement, les personnes vulnérables ont plus de mal à trouver la leur. L’isolement est un phénomène social qui touche un grand nombre de personnes âgées : « La pauvreté relationnelle est à l’origine des grandes misères d’aujourd’hui », a également cité Jean-François Serres. Plus de 7 900 personnes sont âgées de 60 ans et plus à Agen et 50 % vivent seules contre 30 % au niveau national. Plus de 1 400 Agenais vivent sous le seuil de pauvreté. Le risque d’isolement est plus marqué à partir de 75 ans et surtout après 80 ans lorsque survient la perte d’autonomie. C’est à ce cœur de cible que la municipalité souhaite être attentive, marquée par le drame d’une dame âgée retrouvée morte dans la plus grande solitude rue Chaudordy et dans un état de décomposition avancée. Dans le cadre de cette lutte, le plan d’action NINAA a été déployé dans quatre quartiers pilotes (préfecture, cathédrale, La Villette et Barleté Lagoulfie). Quatre jeunes en service civique rencontreront à leur domicile des personnes de plus de 80 ans. « Nous sommes très bien accueillis, ils sont demandés », soulignent Célia et Zahia.

La mairie souhaite mobiliser un écosystème d’acteurs autour d’une stratégie d’intervention partagée. «Le but est de créer du lien et de nouer des liens», précise Baya Kherkhach, adjointe au maire chargée de la cohésion sociale et des personnes âgées. Tous les citoyens sont invités à participer au signalement des situations de détresse et d’isolement, « le point d’entrée est le CCAS au 0553661256 », rappelle-t-elle.

Lors de cette table ronde, Boris Callen, référent national de Joconde, a insisté sur « un engagement collectif en faveur de la solidarité locale » en couvrant quartier par quartier. Les conseils de quartier sont au courant, des associations peuvent y être rattachées, mais aussi toute personne intéressée à s’informer sur la privation relationnelle des seniors.

Travailler ensemble pour articuler des alliances

L’objectif est de réfléchir à de nouvelles formes de solidarité « et à des pistes pour articuler alliances et soutiens », a recommandé Jean-François Serres, qui encourage chacun à travailler ensemble.

Au Département, Christine Gonzato Roques, chargée de la solidarité, insiste sur le repérage, l’identification des besoins et surtout la nécessité d’intervenir avant la rupture du lien social. Pour Jean Bizet, directeur d’Agen Habitat, le logement social est plus sensible en termes de solitude que le logement classé « prioritaire ». Pour lui, le rôle des agents immobiliers, chacun s’occupant de 300 logements, est essentiel, « c’est un peu comme un chef de village, une personne ressource » et les visites de courtoisie après deux mois d’occupation sont autant de sentinelles d’alerte. C’est ce que confirme Martine Cazals, de la commune de La Villette : “Eric, le gardien du Salève, connaît tous les locataires, c’est l’homme de confiance.” Car la difficulté est aussi de faire ouvrir les portes.

Capitaliser sur le lien jeunes-seniors

Des comportements solidaires ont été évoqués, « parce que les seniors ne veulent pas simplement recevoir des visites, mais continuent de sortir », et une cohabitation intergénérationnelle solidaire entre jeunes et aînés qui trouvent ainsi « une présence rassurante ». Le représentant vieillissant de Domofrance recommande de capitaliser sur les liens jeunes-seniors autour d’un tiers-lieu, sur un réseau de commerçants et de professionnels de santé vigilants. Une synergie vertueuse. Mais au-delà des multiples portes d’entrée, de l’implication des travailleurs sociaux et des politiques publiques en matière de précarité, de santé, de logement, le représentant du Conseil départemental appelle aussi chacun à s’intéresser à son environnement, à son prochain, dans une société où prédomine l’individualisme. .

 
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