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Éditorial Alençon
Publié le
22 novembre 2024 à 12h58
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Normalement, il lui faut un quart d’heure pour rejoindre l’école de son fils depuis Alençon (Orné). Mais avec la tempête Caetano et sa neige qui s’est abattue sur Alençon et sa campagne, ce jeudi 21 novembre 2024, ce jeune papa a pris un peu d’avance.
Petite Sibérie
« J’ai quitté mon bureau à 16h15, ce qui m’a laissé trois quarts d’heure pour récupérer mon fils à la garderie scolaire de Saint-Denis-sur-Sarthon puis sa petite sœur d’un an. puis avec la nounou », explique Antoine, 35 ans, habitant à Gandelaine pendant seize mois. « La commune porte le nom Petite Sibérie, Je comprends mieux pourquoi maintenant», sourit-il au lendemain de l’épreuve qu’il a vécue avec sa famille la veille au soir, dès leur départ d’Alençon.
“Il a été bloqué aux feux de route en Bretagne avec la neige, le temps des départs, puis il a été bloqué encore plus longtemps en Pacé roundabout » où se rejoignent l’ancienne N12 et l’actuelle déviation d’Alençon.
Il était interdit de circuler aux poids lourds, ils étaient donc garés sur le côté et devaient être dépassés dans la neige fondante, la prudence était donc évidemment de mise en circulant au pas.
Il arrive finalement à l’école de Saint-Denis-sur-Sarthon à 17h20. « Elle était plongée dans le noir et n’avait plus de chauffage », ajoute Antoine qui se dirige vers le domicile de la nourrice. de sa petite fille.
Et là, au village, la première difficulté se présenta. «J’ai eu embourbé en partant,J’avais besoin d’une pelle pour pouvoir libérer ma mini-fourgonnette et reprendre la route.
A 18 heures, le père et ses deux enfants se dirigent vers La Roche-Mabile… « Je roulais évidemment très lentement et la première petite montée était difficile. Il a fallu que j’essaye au moins dix fois pour m’en remettre… Je me suis dit qu’on ne rentrerait jamais puisqu’il fallait ensuite gravir une toute autre pente… »
En effet. Mais avant cette grosse pente, une seconde montée face à l’église de la Roche-Mabile paraissait insurmontable. “J’ai compris que notre route s’arrêtait là pour ce soir.”
Trois quarts d’heure à pied
Il attendait sa compagne qui arrivait par le même chemin… « Elle n’était pas loin derrière et sa voiture est plus légère… Mais ça n’a pas marché non plus, nous nous sommes garés sur le parking de la salle des soirées de La Roche » après que des gens l’ont aidé. garer son monospace sur le trottoir un peu plus bas.
Alice est alors allée frapper à quelques portes pour obtenir de l’aide ou un logement. « Une première maison leur a dit qu’ils n’avaient pas de place, la seconde a dit qu’elle était aide-soignante et qu’elle devait aller travailler. Des gens nous ont proposé une batterie pour nous éclairer quand d’autres nous ont rassurés en nous disant qu’elle le ferait avec le Kangoo… »
La famille songe alors à retourner dans son maison à pied.
Le GPS nous a indiqué trois quarts d’heure de marche avec un enfant de 4 ans et un bébé de 1 an et surtout dans la pénombre de la nuit alors que là, à La Roche-Mabile, nous étions sous l’éclairage public.
Antoine gardait ses enfants au chaud dans sa voiture. “Nous avons continué à le faire fonctionner pour maintenir la chaleur et nous avons distrait le plus âgé avec un dessin animé sur l’un de nos téléphones portables parce que le stress lui parvenait.”
Le couple a finalement contacté le maire. « Il était prêt à nous ouvrir la salle de fête pour la nuit mais nous n’avions rien pour dormir : pas de lit, pas de couverture et nous n’avions pas de nourriture. »
“Je serai là”
A 20 heures, après quelques appels ici et là, ils parviennent enfin à obtenir le numéro de téléphone d’un voisin agriculteur et propriétaire d’un tracteur. « Il nous a dit : « Je viens tout de suite » ! Il a remorqué le Kangoo jusqu’à chez nous et à 20h30, nous étions tous les quatre bien au chaud à la maison ! Nous avons fini par bien faire.
Alain, le voisin salvateur, a été chaleureusement remercié par le couple. « Mais il m’a répondu que c’était normal que des voisins s’entraident ! »
Ce vendredi matin, « pour compléter le tableau », la famille s’est réveillée sans téléphone, ni internet ni réseau mobile mais avec électricité ! « Et il neige encore comme hier », soupirait Antoine le 22 novembre vers 11 heures, dubitatif sur la possibilité de récupérer sa voiture abandonnée à La Roche-Mabile.
« Nous avons choisi de vivre à la campagne donc nous connaissons les avantages et les inconvénients mais je me demande ce qu’ils font dans les Alpes et les Pyrénées dès qu’il neige. »
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