Par
Editorial Loudéac
Publié le
22 novembre 2024 à 12h53
; mis à jour le 22 novembre 2024 à 16h15
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Le tribunal criminel de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) a étudié, jeudi 21 novembre 2024une question qui trouve une fois de plus ses origines dans excès d’alcool.
Le prévenu, âgé de 51 ans, en est accro depuis de nombreuses années. Il n’a pas vu de médecin de toute sa vie d’adulte.
Son partenaire de longue date – ils ont deux enfants en commun – souffre de la même maladie.
Un réveillon du Nouvel An mouvementé
Le soir de 31 décembre 2022 dans le Haut-Corlay (Côtes-d’Armor) ne fait pas exception à la règle : le couple s’est saoulé et l’homme est devenu un peu trop entreprenant. Il force sa partenaire à avoir une relation sexuelle non consensuelle.
La fille du couple, de retour de visite chez des amis, entend à plusieurs reprises sa mère : « Arrête, laisse-moi partir ! » Elle lui demande d’appeler la police.
Quand les soldats arrivent, vers 3 heures du matinl’homme n’est plus là mais il est rapidement retrouvé dans une dépendance de la propriété. Il est arrêté et placé en garde à vue.
Il a plus de deux grammes d’alcool dans le sang.
Son partenaire en est toujours à 1,6 gramme en milieu de matinée le lendemain.
Mis en examen pour viol
Cette dernière décrit son attaque mais ne veut pas porter plainte : c’est le père de ses enfants, elle a toujours des sentiments pour lui. Il travaille à l’élevage de chevaux et aide à tâches ménagères.
Initialement inculpé pour violeles faits ont ensuite été requalifiés en agression sexuelle.
Une apparente sobriété des deux côtés
A la barre du tribunal correctionnel, le prévenu indique qu’il est totalement sobre depuis plusieurs mois.
La victime déclare ne plus consommer plus de deux bières par jour.
Le président lui dit que leur vie commune ne pourra reprendre de manière satisfaisante que s’ils restent tous deux abstinents.
Il ne recommencera plus, il a appris la leçon.
A la barre, le prévenu admet librement les faits qui lui sont reprochés.
Son expertise psychiatrique indique que explosions comportementales resterait possible s’il se retrouvait à nouveau sous les effets d’un abus d’alcool.
La victime réitère à la barre ce qu’elle a dit lors de l’audience et devant un psychologue : leur activité professionnelle prend une grande partie de leur temps, il leur reste peu de choses à discuter.
Elle indique : « Il ne le fera plus, il a compris le leçon», elle confirme également son souhait de reprendre la vie ensemble.
C’est l’amour de ma vie.
Un moment de détente
Cela s’arrache alors rire à toutes les personnes présentes, y compris au tribunal.
Lorsque l’avocat de son conjoint plaide, indiquant que son client travaille à la ferme et que son aide est indispensable, la victime lui coupe la parole : « J’en ai aussi besoin pour faire la vaisselle ! »
Le procureur de la République requiert une peine de 18 mois d’emprisonnement accompagné d’un séjour probatoire avec des obligations de soins, de travail et le suivi d’un cours de sensibilisation sur les violences domestiques, ainsi que ses inscription au FIJAIS (Dossier des délinquants sexuels).
Après délibéré, le tribunal condamne l’accusé selon le montant de la peine requis mais accompagné d’un simple sursissans obligations. L’inscription à la FIJAIS est prononcée.
Le couple quitte donc la cour pour reprendre la vie… et travailler ensemble.
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