Orlyval survivra-t-il au prolongement de la ligne 14 ? – .

Capital Vidéo : Orlyval survivra-t-il au prolongement de la ligne 14 ?

Un peu plus de 7 kilomètres, sur viaduc aérien et en mode automatique. Lorsqu’en 1991, l’ancienne Première ministre Edith Cresson inaugure l’Orlyval, le petit frère du métro de Lille, lui-même premier réseau souterrain au monde exploité de manière autonome, les voyageurs se demandent comment ils vont pouvoir communiquer, en cas de d’un problème, avec la personne qui contrôle son train… Avec son look futuriste, cette infrastructure financée à l’époque par Lyonnaise des Eaux et la RATP (actuel propriétaire et exploitant) promettait de faciliter la vie des passagers d’Orly, et notamment d’Air Inter. , jusqu’à présent obligés de rejoindre l’aéroport en voiture. La liaison, reliée au RER B via la station Antony, avait rapidement trouvé sa place, et se rapprochait du 2,5 millions de passagers par an. Et ce malgré un prix très bas de 14,5 euros par trajet, non inclus dans les abonnements pass Navigo.

Mais la belle mécanique risque de s’arrêter en juin, qui verra l’inauguration du prolongement de la ligne 14 du métro parisien jusqu’à Orly.Avec cette nouvelle desserte, puis l’ouverture de la ligne 18 en 2027 entre Saclay et Orly, et enfin, en 2030, vers Versailles Chantiers, Orlyval perdra de son attractivité et son trafic diminuera drastiquement.», reconnaît Île-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité qui supervise l’offre de transports en commun du territoire. Selon un spécialiste du secteur, le nombre de passagers pourrait être divisé par 10 dès cet été ! Alarmant, le constat n’est pourtant pas nouveau : IDFM avait en effet lancé des études sur le sujet dès 2019, dont les conclusions ont été présentées aux élus du territoire en février 2021…

Les dividendes d’Orlyval Service ontvoisinaient les 200 000 euros ces dernières années

Mais, plus de trois ans après, aucune décision sur l’avenir de cette ligne bientôt abandonnée n’a encore été prise. Pire : toujours selon IDFM, il ne se dégage pas vraiment de « solution préférentielle », entre son maintien en l’état, son extension en service local par rail, ou encore sa transformation en connexion, également locale, mais cette fois… par le route. Il faut dire qu’aucune de ces solutions n’est vraiment bon marché. C’est ainsi que, selon les premières expertises, le simple démantèlement d’Orlyval coûterait 140 millions d’euros, soit la somme faramineuse de 20 millions d’euros par kilomètre! Alors que l’adoption, à sa place, d’un service par navettes routières autonomes impliquerait la construction de nouvelles gares et équipements. De quoi couvrir le budget total »environ 290 millions d’euros», selon les régions. “Des villes comme Wissous voient désormais passer l’Orlyval sans s’arrêter, c’est pourquoi Je suis favorable à sa transformation en service de proximité, en bus, afin d’avoir la meilleure approche possible. C’est une solution partagée par tous les élus de la région.», plaide François Durovrayle président (LR) de l’Essonne.

Toutefois, le scénario n’est pas du goût de la RATP qui préférerait, selon une source proche du dossier, une poursuite de l’exploitation, via notamment le renouvellement du matériel roulant. En attendant, la baisse drastique de la fréquentation ne sera pas une bonne nouvelle pour les comptes déjà déficitaires de l’autorité. Selon nos informations, la filiale d’exploitation de la ligne, Orlyval Service, de son vrai nom, versait jusqu’à présent de juteux dividendes à sa maison mère, dont le montant avoisinait les 200 000 euros ces dernières années, y compris en 2020, en plein Covid. , et avait même grimpé jusqu’à 757 000 euros en 2018. Pas si mal pour cette structure aux 11 millions d’euros de chiffre d’affaires, et seulement 85 salariés, qui risque donc de devenir source de pertes récurrentes. A tel point que ce ne sera plus seulement le voyageur, mais désormais aussi le contribuable, qu’Orlyval coûtera cher !

Chiffre des déchets :

140 millions d’euroscoût à prévoir si la ligne devait être démantelée