Ce n’est pas une surprise : le budget 2025 du conseil départemental de l’Indre tel qu’il se présente ne satisfait pas l’opposition au sein de cette assemblée. Elle le fait savoir, à la veille du débat d’orientation budgétaire, vendredi 22 novembre 2024, où les économies drastiques que le gouvernement réclame aux collectivités seront bien entendu importantes. “Le choc budgétaire sera réel, 7 millions d’euros dans le pire des cas, acquiesce François Avisseau, porte-parole du Groupe des élus de la gauche républicaine, socialiste et écologiste. Mais cela sera largement compensé par notre situation financière. » D’après ses calculs, le Département de l’Indre présente, “chaque année”un excédent budgétaire de 20 millions d’euros. « Résultat d’un manque d’imagination et d’innovation dans les investissements. » L’élu du canton d’Argenton-sur-Creuse juge que l’assemblée départementale remplit « le moins » ses missions. « Sommes-nous vraiment en train de préparer l’avenir ? »
Santé. Le Département tente de lutter contre la désertification médicale en apportant une aide à l’installation des professionnels de santé. «Ça ne marche pas. L’État est le premier responsable mais nous pouvons agir différemment. » Son groupe propose de rémunérer les médecins. « En Haute-Saône, il y a 70 médecins salariés. » Le coût serait secondaire. « Nous avons déjà des bâtiments avec de nombreuses maisons de santé presque vides. » Sur ce modèle, une unité de soins pourrait être implantée à côté de l’hôpital de Châteauroux « et ainsi désengorger les urgences ».
Sociale. Malgré un volet qui absorbe 70 % des dépenses de fonctionnement (160 M€ sur 228 prévus en 2024), “Rien ne vous empêche d’expérimenter”il pense aussi. Il fait référence au « jeune RSA » ou le projet de Territoire pour zéro chômage de longue durée à Argenton “que le Département a fait dérailler en ne participant pas”. Le social, c’est aussi l’Aide à l’Enfance (ASE). François Avisseau évoque le scandale des enfants du Nord placés dans l’Indre, qui a donné lieu à un procès à Châteauroux en octobre dernier. « Il paraît peu probable que nos services n’aient pas été informés. » Il exige un « Audit externe des services sociaux, au moins au niveau de l’ASE : les missions sont-elles remplies ? Les moyens sont-ils suffisants ? La gestion est-elle à la hauteur ? »
Énergies renouvelables. François Avisseau remet en question la stratégie, notamment en ce qui concerne les éoliennes. « Il est inefficace de simplement réclamer un moratoire. Le chaos réglementaire sert les intérêts d’entrepreneurs sans scrupules, des projets voient le jour. » Il imagine la création d’une entreprise d’économie mixte réunissant les intérêts locaux (collectivités, habitants) pour cofinancer des projets et contrôler l’usage des fonciers disponibles. « Si nous l’avions fait il y a cinq ou dix ans, nous aurions déjà des revenus. Dépenser un euro aujourd’hui, c’est le récupérer demain. Mais pour cette majorité conservatrice, dépenser de l’argent est un problème. »