l’essentiel
Une vingtaine d’agriculteurs ont pris possession du rond-point d’accès à la zone logistique de Montbartier, dans le Tarn-et-Garonne, jeudi 21 novembre 2024. Arrivés sur place avec une quinzaine de tracteurs à 10 heures, ils ont prévu de rester « jusqu’au bout », annonce un de leurs porte-parole.
Sur la route départementale 820, qui relie Montauban à Toulouse, des dizaines de poids lourds sont stationnés en bord de route, jeudi 21 novembre 2024. La bande d’arrêt d’urgence de cet axe très fréquenté du Tarn-et-Garonne fait office de refuge. pour les nombreux chauffeurs routiers qui ne peuvent pas continuer leur travail jusqu’au bout.
Car beaucoup d’entre eux souhaitaient rejoindre la base Intermarché, dans la zone logistique de Montbartier, à quelques kilomètres au sud de la commune d’Ingres. Un point stratégique qui permet d’approvisionner les rayons de l’enseigne Mousquetaires dans tout le Tarn-et-Garonne et même au-delà.
« Le feu de la colère ne suffit plus »
“Notre objectif est clairement d’empêcher l’accès aux poids lourds en attendant des nouvelles de la préfecture”, affirme Marc, co-président du syndicat des Jeunes Agriculteurs du canton de Beaumont-de-Lomagne, à une quarantaine de kilomètres de leur lieu d’action. pour la journée. « Le feu de la colère ne suffit plus aujourd’hui. Nous avons décidé d’agir et cela se fait jour après jour », poursuit-il.
Car c’est là la spécificité de cette action de « coup de poing ». Les manifestants ne restent pas dans leur zone « d’influence ». Ils veulent exprimer un ras-le-bol général et n’hésitent pas à sortir de chez eux.
« La zone logistique est un point stratégique »
« La zone logistique de Montbartier est un point stratégique, poursuit le deuxième coprésident, Damien. C’est la base la plus proche de chez nous, c’est là que se fait l’affrètement des magasins. On sait que les départements commencent à se vider. C’est alors que la population se rendra compte que c’est à cause des agriculteurs que les rayons sont vides et que les assiettes aussi.»
Environ une fois par heure, une détonation semblable à une bombe agricole retentit. Le bruit assourdissant trouble la quiétude du feu qui a été allumé à quelques hectomètres au sud de l’autoroute A 62 et qui est alimenté par des pneus de tracteur qui brûlent régulièrement, perturbant quelque peu la bonne vision des automobilistes qui passent par là. .
Des pelures d’ail sur la route
Outre cet incendie, un indice trahit l’origine des agriculteurs mobilisés. Des pelures d’ail, un des trésors de la Lomagne, ont été déposées sur la voie droite de l’avenue des Graves bloquée. Alors que les rafales de vent balayent le site de démonstration, les déchets volent sur les voies de circulation laissées vides par les tracteurs sous les yeux des agriculteurs.
Enveloppés dans leurs épais manteaux, les paysans en colère évoquent leurs difficultés quotidiennes, les attentes qu’ils ont de ces manifestations, et leur lassitude aussi de devoir se faire entendre par la force. Mais leur détermination est intacte.
« S’il faut durcir le mouvement, nous le durcirons »
«L’idée, c’est de mettre la pression jusqu’au bout», clame Damien, le coprésident des Jeunes Agriculteurs du canton de Beaumont-de-Lomagne. L’année dernière, en janvier, nous avions abandonné au bout de quelques semaines. Ici, nous sommes bien conscients que nous n’allons pas revenir dix fois. Le but est de le bloquer car on ne peut plus avoir d’annonces qui ne soient pas suivies d’effet. durcissons le mouvement, nous le durcirons.
Contrairement à l’action de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne (CR 47), qui avait été délogée par une intervention des CRS, le blocage de la zone logistique par la FDSEA et la JA du Tarn-et-Garonne est surveillé, sans action complémentaire, par une patrouille de gendarmerie tarn-et-garonnaise. Vers 18 heures, enfin, l’axe est libéré.