Nvidia, le champion de l’IA qui pèse six fois la Belgique

Avec une valeur marchande de 3 600 milliards de dollars, Nvidia est actuellement la plus grande capitalisation mondiale. Au 3 janvier 2023, le titre valait encore 14 dollars, contre 145 dollars lors de la séance de jeudi à Wall Street. Cela représente environ six fois le produit intérieur brut (PIB) de la Belgique. C’est peu dire que les résultats trimestriels du champion des processeurs graphiques étaient attendus. Celles-ci ont été publiées mercredi soir, après la clôture de la Bourse américaine.

Selon un communiqué de la société, le chiffre d’affaires de Nvidia s’est élevé à 35 milliards de dollars au troisième trimestre de cet exercice, soit presque le double par rapport au même trimestre de l’année précédente (+94%). Sur ce total, 30,8 milliards ont été générés par l’activité des centres de données et donc par l’IA. Le « Gaming », activité historique du groupe, n’a généré « que » 3,3 milliards de dollars sur le trimestre.

Compte tenu de son leadership dans le domaine de l’IA, Nvidia est en mesure de dicter ses prix et de générer de grosses marges. Sur son chiffre d’affaires de 35 milliards de dollars, l’entreprise a généré un bénéfice net de 19 milliards de dollars.

A l’ouverture de la séance de jeudi à la Bourse de New York, l’action hésitait entre hausse et baisse.

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Forte demande pour le « Hopper »

Le groupe a indiqué que la demande pour le « Hopper » et les attentes pour le « Blackwell », qui vient d’être lancé sur le marché, sont “incroyable”. Les Hopper sont une famille de microprocesseurs qui comprend le H100, produit phare de la firme, de loin le plus populaire du secteur et valant plusieurs dizaines de milliers de dollars pièce.

Mi-mars, Nvidia a présenté le Blackwell, une famille de GPU successeur du H100, qu’il décrit comme “la puce la plus puissante au monde”. “Nous nous attendons à ce que la demande pour Blackwell dépasse l’offre pendant plusieurs trimestres”a déclaré Nvidia. “Ces résultats renforcent l’idée selon laquelle Nvidia est une entreprise unique en son genre, qui façonne la prochaine révolution industrielle.”a commenté l’entreprise.

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Parmi les quelques inconvénients, il y a le fait que l’entreprise s’attend à une légère baisse de sa marge brute pour le trimestre en cours par rapport au précédent, se situant dans une fourchette comprise entre 73% et 73,5%. Cette marge s’était déjà érodée au deuxième trimestre, en raison de l’utilisation de systèmes plus coûteux dans les centres de données. « On pourrait chercher la petite bête, mais beaucoup d’entreprises s’arracheraient le bras pour une marge supérieure à 70 % »mettre l’entreprise en perspective, « et ce seuil ne semble pas menacé à court terme ».

Diversification

Par ailleurs, Nvidia cherche à se développer, notamment dans l’automobile et la visualisation professionnelle (graphique), mais les datacenters représentent encore environ 88 % de son chiffre d’affaires. « Nvidia continue de démontrer sa position dominante sur le marché des puces IA […] mais des craintes demeurent quant au rythme de production de Blackwell et à la concentration de sa clientèle.a réagi l’analyste Jacob Bourne.

Les grands acteurs de l’IA générative comme Microsoft, Google, Amazon Meta et OpenAI utilisent déjà des centaines de milliers de puces GPU et constituent ainsi une part importante de la demande de Nvidia. Et s’ils parvenaient à fabriquer leurs propres chips ?