“L’Etat nous a abandonnés”, dénonce le secteur

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Par

Sarah Coulet

Publié le

20 novembre 2024 à 6h54

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Quelques secondes d’images qui illustrent le ras-le-bol d’un métier. Samedi 16 novembre 2024, une vidéo tournée dans une pharmacie du Blanc-Mesnil est diffusée sur le compte X Cpasdeslol. Durant trente secondes, l’intéressé filme les rayons de la pharmacie. Au-dessus du lait pour bébé ou à côté de la caisse enregistreuse, le propriétaire affichait le des photos de personnes qui ont commis vols dans son magasin.

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« 50 000 euros par an »

UN pratique illégalepuni d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende, qui viserait à mettre un terme aux vols dont de nombreuses pharmacies du département semblent être la cible. Même si aucun chiffre officiel n’est disponible, les syndicats ont entendu parler du phénomène. « Nous sommes avec une perte de 50 000 euros par an », estime l’un de ses membres qui préfère garder l’anonymat.

Selon lui, les voleurs sont devenus des professionnels. « Nous avons plutôt affaire à une femme qui vole de la crème parce qu’elle n’en a pas les moyens. Désormais, ils viennent en plusieurs avec de grands sacs et en l’espace de deux minutes ils prennent toute la section de produits solaires. »

«Nous sommes dans un no man’s land»

Malgré les tentatives deActualités parisiennes Pour identifier la pharmacie en question, toutes les personnes contactées ont nié être à l’origine de ces affichages. Mais, toujours selon le syndicaliste qui a entendu parler de cette pratique, le dirigeant est convaincu de l’inaction de la justice. “Il est tellement conscient du fait qu’il ne risque rien qu’il a pris le risque”, dit-il. Au cœur de l’exaspération des pharmaciens : l’impression que les voleurs, même s’ils sont arrêtés, ne seront pas non sanctionné. « Nous sommes dans le no man’s land. L’État nous a abandonnés. »

Interrogé sur les photos, un autre apothicaire du Blanc-Mesnil, lui aussi victime de pillages, aurait été tenté par la pratique si elle avait été légale. « C’est de plus en plus fréquent, les vols se sont multipliés. Un peu d’inattention et c’est reparti. » Déposer une plainte ? “Il ne sert à rien”» déplore-t-il avant d’admettre avoir déjà eu recours à la violence pour chasser un récidiviste.

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Un problème qui a également attiré l’attention de l’Ordre national des pharmaciens. Dans son dernier rapport publié en avril 2024, l’organisation décompte en en 2023 475 signalements d’agressiondont 40% de vols et dégradations. Autre chiffre qui fait écho aux remontées des pharmaciens : seulement 34,5% des sondés ont déposé plainte. « Si le manque de temps et la crainte de représailles comptent parmi les principales raisons invoquées, d’autres estiment que la plainte n’est pas nécessaire compte tenu du peu de suites données. »

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