Avec une économie diversifiée et une stabilité exemplaire en Afrique du Nord, le Maroc est devenu un modèle de développement et d’ouverture, attirant massivement les investissements étrangers. Dans une publication du Policy Center for the New South, il est souligné que ce dynamisme, bien qu’encourageant, impose des défis importants au Royaume, à savoir transformer cette croissance en une Source d’emploi pour sa jeunesse et une opportunité d’inclusion pour les femmes.
Au fil des années, le Maroc s’est imposé comme un modèle de stabilité économique et de dynamisme régional. En quelques décennies seulement, le pays a su diversifier son économie et attirer d’importants investissements étrangers, devenant une destination privilégiée dans des secteurs de pointe comme l’automobile, l’aéronautique ou les énergies renouvelables.
Selon une publication du Policy Center for the New South, réalisée par Tayeb Ghazi et intitulée « Comment la jeunesse africaine peut changer son destin – Le cas du Maroc », le Royaume se trouve aujourd’hui face à un défi majeur : transformer sa croissance en un véritable moteur d’emploi pour sa jeunesse et sa population active croissante. Cette évolution reflète une ambition forte : celle de transformer le Maroc en un hub économique pour l’Afrique et de consolider son rôle de porte d’entrée vers l’Europe et le monde arabe.
Une économie en plein essor et des progrès significatifs
Le Maroc a pris des mesures ambitieuses pour s’intégrer aux marchés mondiaux et attirer les capitaux étrangers. Selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le Royaume figure parmi les trois destinations africaines les plus attractives pour les investissements étrangers, avec un flux de 72 milliards de dollars dans les secteurs stratégiques. Ces investissements ne concernent pas seulement les grandes industries, ils touchent également l’agriculture, le tourisme, l’offshoring et d’autres secteurs de croissance qui contribuent à la résilience et à la diversité de l’économie marocaine.
Dans le même temps, le Maroc a renforcé son environnement des affaires grâce à des réformes structurelles. Depuis 2010, le Comité national pour l’environnement des affaires s’efforce de simplifier les démarches pour les investisseurs, de réduire les délais de création d’entreprise, de moderniser les procédures fiscales et d’encourager la digitalisation des services.
Ces efforts ont permis au Maroc de grimper de 75 places dans le classement Doing Business de la Banque mondiale, où il figure désormais parmi les économies les plus favorables aux affaires en Afrique.
Les ressources humaines et naturelles comme moteurs du développement
Selon les données du document, le Maroc dispose de ressources naturelles précieuses, notamment de phosphates, qui représentent 70 % des réserves prouvées mondiales.
Mais le gouvernement mise également sur ses ressources humaines, en développant des initiatives pour préparer la jeunesse marocaine aux défis de demain. Le pays a investi massivement dans l’éducation et la formation, avec des programmes visant à améliorer l’alphabétisation et à élargir l’accès à l’éducation. Les taux de scolarisation ont considérablement augmenté et les progrès en matière de formation professionnelle continuent de répondre aux besoins croissants du marché du travail.
Grâce à ces efforts, le Maroc se rapproche de ses objectifs de développement durable, notamment dans les énergies renouvelables, avec des projets emblématiques comme Noor, l’une des plus grandes centrales solaires au monde. Ces initiatives diversifient non seulement l’économie mais positionnent également le pays comme un acteur incontournable de la transition écologique en Afrique.
Des défis persistants sur le marché du travail et l’inclusion sociale
Malgré ces succès, le Maroc reste confronté à plusieurs défis structurels. Le taux de chômage reste élevé, notamment chez les jeunes et les femmes, une situation qui reflète l’inadéquation entre l’offre d’emploi et les compétences disponibles. Entre 2000 et 2021, même si le pays a créé deux millions d’emplois, la population en âge de travailler a augmenté de sept millions, laissant une grande partie des jeunes sans perspectives d’emploi.
Cette « croissance sans emploi » met en évidence la nécessité de renforcer les secteurs à forte intensité de main d’œuvre et d’accélérer la transformation de l’économie pour mieux répondre aux besoins des Marocains. Le faible taux de participation des femmes est également préoccupant. Avec seulement 20% de femmes actives sur le marché du travail, le Maroc, selon le document, doit intensifier ses efforts pour promouvoir l’égalité des sexes dans l’accès à l’emploi.
La promotion de l’entrepreneuriat féminin, notamment à travers les coopératives en milieu rural, constitue une piste prometteuse. Cependant, ces coopératives sont confrontées à des difficultés d’accès à l’information et au financement, ce qui limite leur potentiel de croissance.
Vers une diversification économique et un environnement des affaires compétitif
Par ailleurs, selon l’auteur, pour que le Maroc puisse répondre aux attentes de sa population active croissante, une diversification économique est indispensable. Cela implique de renforcer les secteurs créateurs d’emplois de qualité et de promouvoir un climat des affaires propice à l’innovation et à l’entrepreneuriat. L’accès au financement est un autre point crucial : même si les réformes ont facilité certaines démarches pour les entreprises, les PME continuent de rencontrer des difficultés pour accéder aux capitaux. Encourager les méthodes de financement alternatives, comme le financement participatif, pourrait offrir des solutions aux entrepreneurs marocains tout en stimulant l’innovation. Les progrès réalisés au cours des dernières décennies témoignent de la volonté du pays de se moderniser et de s’affirmer comme un acteur incontournable en Afrique.
Cependant, pour que cette croissance soit véritablement inclusive et durable, le Maroc doit poursuivre sa transformation économique en mettant l’accent sur la création d’emplois de qualité, l’intégration des femmes et des jeunes sur le marché du travail et l’adaptation du système éducatif aux réalités. de l’économie moderne.
En investissant dans son capital humain et en promouvant l’innovation, le Royaume peut non seulement répondre aux aspirations de sa jeunesse mais aussi relever les défis d’un marché mondial de plus en plus compétitif. En poursuivant une approche inclusive et équilibrée, le Maroc ouvre la voie vers une croissance durable qui bénéficiera à l’ensemble de sa population et consolidera sa position de leader économique en Afrique.
Éducation pour le développement et l’innovation
Le document rappelle que le Maroc est conscient que le succès de sa transformation économique repose sur une main d’œuvre qualifiée et bien formée. Même si des progrès notables ont été réalisés en matière d’alphabétisation et de scolarisation, le système éducatif doit continuer d’évoluer pour préparer les jeunes aux défis d’un marché du travail en évolution rapide. On constate ainsi que le taux de « pauvreté d’apprentissage » reste élevé : environ 70 % des enfants de dix ans peinent à comprendre un texte écrit.
Pour combler cet écart, le gouvernement a lancé des réformes visant à renforcer les compétences numériques et environnementales dans les programmes scolaires, en plus d’améliorer la formation continue des enseignants et d’investir dans des méthodes pédagogiques plus adaptées.
Sane Raqui / Inspirations ECO