Vous avez grandi dans le Jura. Comment cet environnement a-t-il influencé votre parcours en tant qu’athlète ?
Née à Chenôve, j’ai grandi à Chaumont, près de Saint-Claude, dans une famille passionnée de sport. Mes parents, sportifs, m’ont naturellement guidé vers le haut niveau. C’est le javelot qui a retenu mon attention et j’ai remporté cinq titres de champion de France, tout en intégrant l’équipe nationale. Le Canyon de Grosdar, près de chez moi, a aussi façonné mon goût pour l’aventure : dès l’âge de 7 ans, je sautais de falaise, ce qui a inspiré ma transition vers le saut en falaise après ma carrière d’athlétisme.
Qu’est-ce qui vous a poussé à changer de carrière et à vous tourner vers une discipline aussi extrême que le saut de falaise ?
Arrivant au point où mes blessures limitaient mes performances, j’ai compris que mes rêves olympiques étaient en péril. J’ai donc accepté une offre de chef de produit dans une marque de lunettes de sport. Parallèlement, j’ai commencé à filmer mes sauts avec une caméra, intégrant un style unique qui permet au spectateur de vivre le saut comme s’il y était. En juin 2024, j’ai fait le choix de me consacrer pleinement au saut de falaise, ce qui m’a amené à explorer des spots incroyables, de la France aux Etats-Unis, en passant par le Maroc et la Réunion.
Qu’est-ce qui vous motive à repousser les limites à chaque saut ? Lesquels vous ont le plus marqué ?
Chaque saut est une nouvelle expérience. Les lieux varient, des canyons aux falaises, et c’est souvent en groupe que l’on relève ces défis, avec une grande solidarité entre sauteurs de falaise. La sécurité est primordiale : nous prenons toutes les précautions pour garantir un environnement sécurisé et travaillons nos figures au sol avant de les tenter en sautant. L’adrénaline est pour moi un puissant moteur. Le saut qui m’a le plus marqué reste le saut de 38 mètres en Italie, un beau défi technique, avec une vitesse d’impact de 98 km/h. Plus récemment, j’ai réalisé un saut de 27 mètres dans une carrière souterraine au Pays de Galles, une première sous terre.
Quand avez-vous senti que vous pouviez vivre de votre passion ?
J’ai commencé à voir le potentiel de cette passion en tant que carrière lorsque mes vidéos ont pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux, suscitant l’intérêt des sponsors. Avec près de 500 000 abonnés aujourd’hui, je fais tout pour produire des vidéos immersives et de qualité, tout en mettant la sécurité un point d’honneur. Les réseaux sociaux me permettent de partager ma passion tout en sensibilisant à la pratique responsable du saut de falaise.
Vous avez un objectif pour 2025 : battre le record du saut de 53 mètres. Comment se prépare-t-on à un tel défi ?
J’avance étape par étape en prenant en compte chaque paramètre. A 53 mètres, la vitesse d’entrée dans l’eau atteint 118 km/h, le corps doit donc être prêt. Pour le moment, je n’ai pas encore fixé de lieu ni de date, mais la prochaine étape consiste à sauter de 45 mètres. C’est un défi personnel qui me plaît car je sens que je n’ai pas encore atteint mes limites.
Quels sont vos autres projets pour 2025 ?
J’aimerais faire un pas en avant en produisant des vidéos cinématographiques et professionnelles, pour présenter le saut de falaise sous un angle artistique. Je souhaite également lier mes projets à une cause écologique, notamment la protection de l’eau, en collaborant avec des associations dédiées à cette problématique.
Quels conseils donnez-vous à ceux qui souhaitent suivre vos traces ?
N’y allez jamais seul, évaluez les risques et faites-en un défi personnel, pas un moyen d’impressionner les autres. Le saut de falaise nécessite une préparation minutieuse, de la sécurité et une bonne condition physique. Restez concentré, avancez étape par étape et ayez confiance en votre vision.
BB