Par
Solène Lavenu
Publié le
18 novembre 2024 à 13h56
Voir mon actualité
Follow La Presse de la Manche
Il y a plusieurs indices depuis ce lundi 18 novembre 2024le matin. Depuis l’aube, l’hélicoptère de la gendarmerie sillonne le ciel de La Hague (Manche). Sur l’itinéraire entre La Hague et Valognes, gendarmes sont postés ici et là pour sécuriser les lieux. Plusieurs fois le matin, des convois de véhicules militaires vont et viennent. Tout l’indique.
Un convoi de déchets nucléaires s’apprête à quitter la France dans quelques jours. Et il ne s’agit pas de n’importe quel convoi, mais bien d’un convoi attendu depuis plusieurs années. Direction l’Allemagne.
À La Haye depuis des décennies
Tout un symbole. Il s’agit du dernier convoi nucléaire vers notre voisin d’outre-Rhin, celui qui marque la fin du feuilleton qui a duré plus de quarante ans.
Pour rappel, en 2011, le transport des déchets nucléaires allemands avait été interrompu pour des raisons techniques et financières. Il y en a déjà des milliers depuis 1978. Plus de 3 000 conteneurs de déchets allemands retraités à La Haye et restitués depuis 1977. Cela représente 97 % du total. Il reste alors 3 % de radioactivité en France sur les 5 310 tonnes traitées sur le site de La Hague entre 1978 et 2008.
La loi française interdit le stockage de déchets étrangers sur notre sol. Il faut donc le restituer. Les militants écologistes le plaident. Il faudra cependant attendre 2021 pour qu’un accord soit trouvé. D’un montant total de plus d’un milliard d’euros, signé par Orano avec les électriciens allemands PreussenElektra, RWE, ENBW et Vattenfall, il prévoit le retour de la radioactivité allemande avant fin 2024.
Nous y sommes. Les déchets allemands quitteront Orano La Hague vers l’Allemagne, et plus précisément Philippsburg. Le long du Rhin, la ville située dans le Land de Bade-Wurtemberg recevra ces colis de déchets sur le site de l’ancienne centrale nucléaire, et de ses deux réacteurs, totalement arrêtés en décembre 2019.
Une question de volume
Dans le contrat, et pour des raisons techniques, la centaine de colis de déchets de moyenne activité à vie longue (MAVL) produits par l’Allemagne qui doivent y être restitués, sont remplacés par seulement quatre colis de déchets de haute activité (HA). ). C’est l’équivalent en radioactivité.
L’équivalent en volume doit également être légalement restitué au pays émetteur, 25 emballages ayant déjà servi au transport de carburant (considérés comme déchets de faible activité) doivent également être restitués. Ainsi, « le nombre et la composition assurent la neutralité de l’opération au regard de la protection de la santé humaine, de la sécurité et de l’environnement », précisait le contrat en 2021.
Ce sont donc ces quatre forfaits à haute activité qui quittent La Hague en ce moment même. Selon nos informations, le train (HA) pourrait partir demain du terminal ferroviaire de Valognes. Quant aux 25 emballages déjà utilisés pour le transport des combustibles, considérés comme des déchets de faible activité, ils ont déjà quitté l’usine de traitement et de recyclage des combustibles usés. Ils ont été transportés et « chargés à Dunkerque le 9 octobre, direction les Etats-Unis », explique Greenpeace.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.