Accès aux soins contre le cancer “reste inégalitaire sur le territoire” pour les adultes, souligne l’Académie nationale de médecine dans un rapport rendu public lundi 18 novembre 2024.
Les cancers restent la première cause de mortalité prématurée en France chez les hommes, la deuxième chez les femmes, et leur fréquence a doublé en une trentaine d’années, avec plus de 433 000 nouveaux cas en France métropolitaine en 2023.
Ou, « malgré des avancées considérables dans le domaine des traitements (chirurgie robotique, radiothérapie de haute précision, traitements médicaux et immunothérapies ciblés, soins de support, etc.) et du diagnostic (pathologie moléculaire et génétique), l’état actuel des soins diagnostiques et thérapeutiques ne semble pas homogène sur le territoire, tout comme l’accès aux pratiques innovantes »souligne l’Académie de médecine.
Des difficultés tout au long du parcours de soins
« Ces inégalités d’accès se sont peut-être accentuées ces dernières années (après Covid)en raison des difficultés économiques et de ressources humaines rencontrées dans la médecine de ville et les hôpitaux »ajoutent les auteurs du rapport.
Malgré une organisation très structurée de la cancérologie, des difficultés et des inégalités territoriales subsistent « tout au long du parcours de soins »prévient l’Académie de médecine.
Les politiques de prévention sont ainsi jugées « trop général, insuffisamment financé, mal évalué et ne concerne guère les populations à risque pour des raisons économiques ou socioculturelles ».
Mieux identifier les femmes non dépistées
Le fameux « Octobre rose », pour le dépistage du cancer du sein, est pointé du doigt pour ne pas avoir débouché sur “pas d’augmentation du nombre de mammographies de dépistage”.
« Sans doute aurait-il été préférable de faire un bilan précis de cette mobilisation et de mieux identifier les femmes non dépistées pour les sensibiliser »selon le rapport.
L’Académie de médecine recommande donc « un ciblage et une évaluation précis des politiques de prévention » cancer, mais aussi « une politique de prévention active » pour les patients guéris mais présentant un risque élevé de complications et de décès prématuré par la suite.
Travail collaboratif, harmonisation des prix
Alors que les caractéristiques génomiques des tumeurs sont « incontournable »le rapport plaide également pour un « interaction maximale » entre deux catégories d’analystes, anatomopathologistes et biologistes moléculaires, et le remplacement des tests moléculaires sur un seul gène par des tests sur des groupes de gènes, pour éviter une « perte de chance » pour les patients.
L’Académie défend également « une homogénéisation des prix entre acteurs publics et privés, et ne pas fragiliser les traitements locorégionaux contre le cancer »qui agissent directement sur la tumeur ou sur la région de la tumeur.
Elle préconise également, entre autres, une politique visant à encourager les carrières en oncologie, car sinon la pénurie de soignants pourrait accroître les inégalités d’accès, voire la mortalité.