Les Suisses allemands utilisent beaucoup moins d’antibiotiques que leurs voisins latins, suggère un rapport.Image : Moment RF
Si l’usage des antibiotiques continue de diminuer en Suisse, notamment en médecine vétérinaire, des efforts restent nécessaires pour garantir leur bonne utilisation, selon un rapport publié ce lundi.
L’utilisation d’antibiotiques dits « critiques » a diminué de 26% depuis 2014 en médecine humaine, indique le Rapport suisse sur la résistance aux antibiotiques 2024. Pour rappel, ces antibiotiques présentent un fort potentiel de développement de résistances et ils ne doivent donc être utilisés qu’en cas d’infections spécifiques.
Dans le même temps, on a constaté une baisse de 76% de leur utilisation chez les animaux d’élevage et une baisse «significative» (19%) chez les animaux de compagnie, constatent l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), de la Sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). ), Agriculture (OFAG) et Environnement (OFEV) dans un communiqué de presse commun.
Retour au niveau d’avant la pandémie
Le rapport souligne toutefois que la consommation d’antibiotiques en médecine humaine a encore augmenté après la pandémie de Covid-19 pour retrouver son niveau de 2019. Elle s’élève à 10,8 doses journalières définies pour 1000 habitants par jour (JJ) en 2023, contre 8,6 en 2021.
La grande vague d’infections des voies respiratoires enregistrée à l’hiver/printemps 2023 a probablement joué un rôle à cet égard, note le rapport. En comparaison européenne, la Confédération obtient cependant « de bons, voire de très bons résultats », indique le rapport. La moyenne des pays de l’UE est de 19,4 DID.
Le rapport note cependant queenviron 20 % des prescriptions des médecins de famille utilisent des classes d’antibiotiques qui ne sont pas recommandées par les directives nationales.
Röstigraben
Nous observons également des différences régionales significatives : La Suisse alémanique utilise beaucoup moins d’antibiotiques que la Suisse latine (7,8 DID au-delà de Sarine, contre 12,4 au Tessin et 13,1 en Suisse romande). Ces disparités démontrent que la pratique de prescription peut être améliorée, notent les offices fédéraux.
Les antibiotiques doivent être utilisés de la manière la plus ciblée et modérée possible afin de minimiser le développement de résistances et d’assurer l’efficacité à long terme de ces médicaments.
Le communiqué commun de l’OFSP, OSAV, OFAG et OFEV
Le taux de résistance évolue différemment selon les zones, mais il s’est globalement stabilisé ces dernières années, selon le rapport. Les pathogènes problématiques continuent d’être étroitement surveillés.
Cet été, le Conseil fédéral a adopté un nouveau plan d’action One Health StAR pour les années 2024 à 2027. La révision partielle en cours de la loi sur les épidémies vise à créer de nouvelles bases juridiques en vue d’améliorer la santé à long terme. surveillance, prévention et lutte contre la résistance aux antibiotiques, précise le communiqué. (mbr/ats)