Quelle meilleure excuse pour visiter le vaccinopole de Diamniadio sous l’égide de l’Institut Pasteur de Dakar.
« Le Président de la République à Paris ce mercredi 19 juin 2024 », selon un communiqué officiel de la Présidence de la République. Suite à l’invitation de Gavi – l’alliance vaccinale, et de l’Union africaine, le chef de l’État sénégalais se rendra à Paris pour participer au Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales. Une réunion de haut niveau à laquelle participera le Président de la République et qui marquera le lancement de l’initiative « Accélérateur de production de vaccins en Afrique (Avma) », mais aussi le début de la campagne de reconstitution des fonds Gavi pour la période 2026. -2030. Il s’agira de lancer un plaidoyer fort pour la reconstitution des fonds pour financer la vaccination dans le monde.
Cette opportunité devrait être le prétexte idéal pour que le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, visite le vaccinopole situé au Sénégal, précisément à Diamniadio. Un tout nouveau complexe qui répond aux enjeux de fabrication de vaccins contre le Covid-19, la rougeole et la rubéole.
L’Institut Pasteur de Dakar, sous la houlette du Docteur Amadou Alpha Sall, expert distingué appuyé par une équipe compétente, produira des vaccins à moindre coût pour permettre un meilleur accès aux soins.
Il s’agit d’un projet de 1.300 m² financé par la Banque européenne d’investissement (BEI) pour un montant de 75 millions d’euros sur les 220 millions de dollars (206 millions d’euros) nécessaires pour Madiba, l’un des bâtiments du Vaccinopole. Soit un financement total de près de 50 milliards de francs CFA.
En effet, la question de la souveraineté vaccinale est plus que jamais d’actualité, car dans ce domaine précis, le continent africain est très en retard. En octobre 2023 déjà, l’Institut Pasteur de Dakar annonçait la mise en place d’un nouveau programme de production de vaccins contre la rougeole et la rubéole au Sénégal. Les doses de vaccin seront utilisées lors des campagnes de vaccination systématique sur le continent africain. Une nécessité impérative, d’autant plus que l’on observe depuis quelques temps une nouvelle épidémie mondiale de rougeole et de rubéole. Une recrudescence résultant des retards et des arrêts des campagnes de vaccination pendant le Covid-19.
Entre janvier et mars 2022, l’OMS constate une augmentation de 400 % des cas sur le continent africain, révélant le manque flagrant de ce type d’usine dans le monde : il n’en existe que deux. A cela s’ajoute la forte demande qui provoque une rupture des stocks mondiaux.
Le Sénégal, à travers l’Institut Pasteur de Dakar, devient aujourd’hui l’un des pionniers dans ce domaine en fabriquant ces vaccins et devenant de facto le troisième producteur mondial et le premier en Afrique.
Une information de haut niveau et une visite guidée sur place pour le chef de l’Etat sénégalais appelé à lancer un plaidoyer fort lors de cette rencontre à Paris pour le financement de la vaccination dans le monde.
Mbaye Diouf
Ancien conseiller spécial de la présidence
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