Par
Jean-Philippe Massieu
Publié le
18 novembre 2024 à 6h47
Voir mon actualité
Follow La Presse de la Manche
La possible signature du traité de libre-échange avec les pays du Mercosur au cours de la sommet du G20 ces 18 et 19 novembre 2024 ravive-le colère agricole dans toute la France. Tous les syndicats agricoles appellent à nouveau à l’actioncomme ce fut le cas auautomne 2023 et dans janvier 2024.
Le mouvement est nécessaire !
Comment cela va-t-il se concrétiser en Manche ? Les radars ont été couverts par la Coordination rurale de la Manche dans le sud du département dans la nuit du 10 au 11 novembre.
Leurs homologues des autres départements, notamment du Sud-Ouest où ils s’étaient déjà montrés les plus virulents en début d’année, prévoient de manifester mardi devant les préfectures et de bloquer le fret alimentaire mercredi alors que leur congrès se tiendra à Futuroscope.
«Ça va commencer doucement»
La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, au niveau national, réclament également actes cette semaine. Dans notre département, deux premières actions ce lundi ne devraient pas impacter la population (lire ci-dessous).
FDSEA and JA de la Manche in action this Monday
Les syndicats FDSEA et JA de La Manche se joindront ce lundi à l’appel à la mobilisation de leurs entités nationales. Comme le 4 septembre à Feugères, la FDSEA et JA ont dans un premier temps prévu une nouvelle action de curage des cours d’eau, cette fois à Sénoville, près de Barneville-Carteret, en présence d’élus, d’acteurs locaux et de représentants des services de l’Etat. Ils veulent désormais du « concret » sur cette « simplification administrative drastique sur la régulation des cours d’eau, fossés et canaux, mais aussi sur les haies, les prairies, les programmes d’action nationaux et régionaux sur les nitrates (PAN et PAR), les zones humides, etc.
Mais samedi soir, les deux syndicats ont ajouté un deuxième rendez-vous, à 21 heures ce lundi sur la route de la Corniche à Barneville-Carteret, pour « dire non au Mercosur ». Ils sont “fermement opposés à l’ouverture des portes à 99 000 tonnes de viande de bœuf, à 180 000 tonnes de viande de volaille, à l’équivalent de 3,4 millions de tonnes de maïs, à 180 000 tonnes de sucre (soit la production d’une sucrerie française), à 8,2 Mhl de biocarburants (soit la moitié de la production française)… Le tout produit dans des conditions inacceptables : activateurs de croissance, manque de traçabilité, substances actives phytosanitaires interdites en France, certains depuis plus de 20 ans, manque de droits sociaux, déforestation.» Il y aura peut-être une action au port de Cherbourg jeudi soir et d’autres qui pourraient survenir au fil des jours.
“Ça va démarrer doucement”, estime Pascal Férey, président de la Chambre d’agriculture de la Manche, qui tirera sa révérence en mars prochain.
Ancien leader syndical charismatique des Jeunes Agriculteurs puis de la FNSEA aux niveaux départemental, régional et national pendant 45 ans, il l’explique « pour deux raisons : l’économie agricole de la Manche en 2024 est plutôt prospère ; les conditions climatiques de 1est semestre étaient dégoûtants (sic) mais ceux du 2e le semestre est bon. »
Comme l’année dernière, cela va monter crescendo. Hormis deux ou trois promesses comme le GNR, les autres sujets sont au point mort. Il faut la relance de la loi d’orientation agricole pour l’installation. Nous devons enterrer le Mercosur. Nous avons besoin d’une véritable simplification. On ne va pas demander d’argent, ce n’est pas dans l’air du temps.
Le port de Cherbourg bloqué ?
Il est également exaspéré par les hauts fonctionnaires qui ont reporté à 2028 la mise en place du calcul des retraites agricoles sur les 25 meilleures années « alors que la loi Chassaigne a été adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale en juin 2023. C’est inacceptable. »
La Confédération nationale paysanne annonce également mobilisations contre le Mercosur ce lundi et mardi dans le Morbihan et la Drôme. « La situation des agriculteurs, à la veille de nouvelles mobilisations, nécessite des réponses structurelles permettant aux agriculteurs de vivre de leur métier tout en faisant face aux crises économiques, climatiques, sanitaires, etc., à commencer par les prix payés aux producteurs, de continuer à produire sur notre territoire. territoire et assurer ainsi notre souveraineté alimentaire», ont communiqué vendredi soir les entités nationales de la FNSEA et des syndicats des Jeunes Agriculteurs, dévoilant un tableau de leurs actions dans presque tous les départements français. Le port de Cherbourg-en-Cotentin pourrait être un lieu de blocage jeudi.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.