L’Orchestre classique de Montréal rend un chaleureux hommage à Joseph Rouleau

L’Orchestre classique de Montréal rend un chaleureux hommage à Joseph Rouleau
L’Orchestre classique de Montréal rend un chaleureux hommage à Joseph Rouleau

L’Orchestre classique de Montréal (OCM) a rendu hommage mardi à la basse Joseph Rouleau. Le chanteur et administrateur décédé le 19 juillet 2019 était, entre autres, un ancien président du conseil d’administration de l’OCM et un grand ami de Boris Brott.

L’OCM a réuni quatre chanteurs très bien choisis pour un programme de airs célèbres. Parmi eux, Philippe Sly doit beaucoup à « Jo » Rouleau puisqu’il a été lauréat du Concours musical international de Montréal, lancé par le tandem Joseph Rouleau et André Bourbeau. Le baryton-basse, qu’on n’avait plus entendu depuis quelques temps, s’est particulièrement illustré dans « Elle ne m’aime pas » de Don Carlos de Verdi, où il a fait preuve d’une prononciation remarquablement claire et d’une voix efficacement placée. Il a également trouvé (comme sa collègue Mireille Lebel) un ton et une voix très appropriés dans les deux chansons de Félix Leclerc, Moi mes chaussures Et Hymne au printemps. Ce compliment n’est pas anecdotique : c’est une qualité très rarement partagée chez les chanteurs d’opéra. Par contre, on l’entendait plus confus vocalement dans Don Giovannioù l’émission semblait couverte, comme un peu voilée, quelque chose qu’il cachait astucieusement en multipliant les effets.

La soprano gagne

Autre chanteur déterminé, attachant, mais inégal : le ténor Éric Laporte, intrinsèquement remarquable, à l’aise dans sa « Céleste Aïda », malgré une dernière note aiguë accentuée, stylistiquement très juste dans Don José, et à son meilleur dans l’air de Kleizach de Les Contes d’Hoffmannmais étrangement débraillé Traviata Et Rigoletto.

Nous étions très heureux de réentendre enfin Mireille Lebel, notamment sa Carmen, qui nous semble évidente en termes d’aptitude vocale et de tempérament scénique potentiel. Mais c’est Aline Kutan qui a remporté les suffrages, avec le grand air de La Traviata Et celui de Lakmé. Les aigus sont affirmés et puissants, mais surtout le « découpage » de la musique est un plaisir à entendre : il est précis, solide et assis.

Cela fait quelques mois que nous n’avons pas eu de nouvelles de l’OCM et c’est un grand plaisir de constater avec quelle rapidité le travail de Jacques Lacombe porte ses fruits. Nous avons toujours eu à l’esprit que les réformes apportées à l’OCM, sa politique de programmation judicieuse – certes très opportuniste –, le leadership et la vision stratégique de Taras Kulish porteraient leurs fruits. Ceci, désormais associé à une direction musicale de cet acabit, permettra à cet ensemble, autrefois un peu « troisième roue du carrosse », de devenir à court ou « court-moyen » terme l’orchestre de chambre de référence de la Métropole.

Un nouveau système

Mardi a également été l’occasion de suivre le concert sur téléphones et tablettes grâce à NEX-périence. C’était une première pour nous et c’est plutôt concluant : les écrans noirs avec écriture blanche ne gênent pas, si l’on prend soin de supprimer les sonneries et vibreurs et de baisser la luminosité, et le procédé permet d’instiller des informations brèves et pertinentes comme la contextualisation. des airs. En revanche, le procédé heurte les habitudes des spectateurs de ranger leur téléphone. Malgré donc les informations dûment transmises par l’excellente animatrice Sylvia L’Ecuyer (très au courant du parcours de Joseph Rouleau et qui a fourni des informations pertinentes), peu de personnes ont utilisé le système.

Dernière réflexion générale : il y a un temps pour tout et une place pour chacun. Ce dernier concert de la saison de l’OSM a été donné à la Maison symphonique alors qu’à l’extérieur les Francos battaient leur plein. Autrefois, les saisons se terminaient toutes fin mai. En juin, les fêtes commencèrent. Le très dynamique et inventif Marc Boucher, créateur du Festival Classica, soulignait que lorsqu’il fondait son Festival il y a 13 ans dans la période, grosso modo, du 1euh le 15 juin, il n’y avait rien, pas de compétition. Maintenant, c’est presque le délire. D’une part parce que d’autres festivals ont changé de dates, ce qui est tout à fait possible et réalisable, mais aussi parce que certains organismes prolongent désormais leurs saisons.

Cela a commencé avec Yannick Nézet-Séguin, dont l’agenda chargé semblait s’accommoder d’un rendez-vous à Montréal à la mi-juin pour terminer sa saison à l’OM. Mais si maintenant tout le monde s’implique, cela n’a plus de sens. Non seulement la période du festival est remplie de festivals. Mais on se demande aussi si l’OCM ne se rend pas service en envoyant ses clients dans ce tumulte. Bref, il y a des choses à recadrer avant que ça empire.

Une vie à l’opéra : hommage à Joseph Rouleau

Extraits, airs, duos et ensembles. Mozart : Les Noces de Figaro, Don Giovanni. Verdi : Aïda, La Traviata, Rigoletto, Don Carlos. Bizet : Carmen. Délibés : Lakmé. Offenbach : Les Contes d’Hoffmann. Félix Leclerc : chansons. Avec Aline Kutan, soprano ; Mireille Lebel, mezzo-soprano; Éric Laporte, ténor; Philippe Sly, baryton-basse. Orchestre classique de Montréal, Jacques Lacombe. Maison symphonique, mardi 18 juin 2024.

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