Quatre jours après son succès 3-1 face à la Hongrie, la Suisse peut écrire l’histoire face à l’Ecosse. La Nati n’a jamais gagné ses deux premiers matches en phase finale.
Un succès lui assurera bien entendu une… sixième qualification consécutive pour les huitièmes de finale d’un tournoi majeur. Cela lui permettra d’aborder le derby des voisins de dimanche à Francfort avec un esprit libre, avec la première place du groupe comme “seul” défi. Si elle remporte ce groupe A, la Suisse affrontera le deuxième du groupe C (Slovénie, Danemark ou… Serbie ?) le 29 juin à Dortmund. S’il est battu par l’Allemagne, il jouera alors à Berlin le même jour contre le deuxième du groupe B (Espagne ou Italie ?).
Le plus dur a été fait
Mais tout cela n’est qu’une musique pour l’avenir. Comme le souligne à juste titre Murat Yakin, il y a du travail à accomplir. Encore faut-il cueillir le point manquant pour valider cette qualification. Même si le plus dur a été fait avec le 3-1 face à la Hongrie, il serait peu probable qu’elle devienne la troisième équipe à se retrouver sur le parquet dans un Euro 24 malgré un début victorieux comme la Finlande et la Slovaquie en 2021.
A Cologne, elle croisera le fer contre un adversaire qu’elle n’a pas rencontré depuis… dix-huit ans. Lors d’un match amical le 1er mars 2006 pour la première sélection de Johan Djourou, la Suisse de Köbi Kuhn s’est imposée 3-1 grâce à des réussites de Tranquillo Barnetta, Daniel Gygax et Ricardo Cabanas. Comme en 2006, la Suisse abordera la rencontre avec un pronostic favorable. La maîtrise absolue dont elle a fait preuve pendant une heure samedi face à la Hongrie contrastait avec le naufrage de l’Ecossaise la veille au soir à Munich contre l’Allemagne.
60 000 Écossais à Cologne
Battue 5-1 lors du match d’ouverture, la sélection dirigée par Steve Clarke a le droit de réagir. Elle le doit d’abord à… 60 000 supporters qui l’accompagnent et qui continuent depuis dimanche de faire vibrer le centre de Cologne au doux son des cornemuses. Le déploiement de la « Tartan Army » frappe tous les esprits. Une telle ferveur pour une équipe aussi limitée est étonnante, presque inexplicable.
“Vous verrez une Écosse différente mercredi”, prévient le demi-arrière et capitaine d’Aston Villa John McGinn. Une équipe qui doit se prouver qu’elle peut réussir. Une équipe qui ne peut plus décevoir ses supporters. Avec McGinn, mais aussi Scott McTominay (Manchester United) et Andrew Robertson (Liverpool), Steve Clarke dispose d’hommes capables de provoquer la révolte. Mais on voit mal comment les Ecossais pourront empêcher Granit Xhaka de prendre le match en main.
Le Xhaka de Leverkusen
Contre la Hongrie, on a vu le Xhaka de Leverkusen et non le boudeur Xhaka de l’automne en sélection trop occupé à croiser le fer avec son coach. Le Bâlois s’est clairement imposé ces derniers mois comme l’un des tout meilleurs joueurs du monde. Capable de transcender comme jamais une équipe suisse qui rêve de réaliser une performance encore meilleure en Allemagne que celle de 2021 marquée par la victoire contre la France en huitièmes de finale.
L’un des grands intérêts de cette rencontre résidera bien entendu dans le choix du onze titulaire de Murat Yakin. Deviner l’équipe que le Bâlois alignera est devenu encore plus difficile que de trouver les six bons numéros de loterie… Avec lui, tout est possible, comme le retour en grâce de Xherdan Shaqiri, cloué sur le banc des remplaçants samedi, et le non -titularisation de Michel Aebischer, le nouveau héros. Comme samedi, Breel Embolo devrait débuter sagement sur le banc avant de bénéficier d’un temps de jeu important pour effectuer son grand retour aux affaires. Pour, surtout, prendre de l’ampleur en vue des huitièmes de finale – possible de rester prudent – le 28 juin. C’est ce jour qui compte désormais.
/ATS
