Les contradictions de François Legault

Les contradictions de François Legault
Les contradictions de François Legault

Devant Patrice Roy, qui l’a interviewé, François Legault a été clair.

Selon lui, la pire chose qui puisse arriver au Québec serait l’échec d’un troisième référendum sur la souveraineté.

C’est une thèse parfaitement défendable, à condition de garder à l’esprit le prix payé pour les défaites référendaires de 1980 et 1995.

Après 1980, Ottawa impose au Québec une nouvelle constitution limitant les pouvoirs de l’Assemblée nationale, une tendance qui s’est renforcée au fil des décennies avec la mise en place progressive du gouvernement des juges.

Référendum

Après 1995, Ottawa a présenté son plan B, basé sur le déni de notre droit à l’autodétermination, en plus de procéder à une diabolisation sans précédent de l’identité québécoise et des nationalistes. C’est dans ce contexte que le multiculturalisme est devenu une véritable religion d’État au Canada.

J’ajouterais qu’après chaque défaite référendaire, le peuple québécois a vécu une forme de dépression collective, consciente et inconsciente. Un peuple ne perd pas son indépendance sans en payer le prix.

Mais tout cela ne change rien au fait que le Québec serait dans une bien meilleure position s’il était indépendant, avec tous les pouvoirs d’un pays normal.

François Legault le sait bien.

Il ne dit pas le contraire et rappelle constamment que le peuple québécois, au Canada, est voué à disparaître (ce qui me porte à croire que ne pas tenir de référendum, c’est le perdre). Il dit que les Québécois n’en veulent pas et ne croit pas pouvoir les convaincre du contraire. Il se débrouille avec cette contrainte extérieure à sa volonté.

Ce qui encore une fois est compréhensible, même si François Legault, ici, se sous-estime. S’il se ralliait à l’indépendance, en expliquant qu’il subissait les contraintes insurmontables imposées par la fédération canadienne au Québec, il donnerait évidemment un gros coup de pouce au camp du Oui.

Cela dit, on arrive à la contradiction de François Legault. Lundi, il n’a pas précisé pour quel camp il voterait lors d’un éventuel référendum sur l’indépendance. Mais la dernière fois qu’il s’est exprimé sur ce sujet, il y a quelques mois, il a été catégorique : il voterait non. Ce qui est tout simplement illogique.

Si la pire chose qui puisse arriver à la nation québécoise est un troisième Non à la souveraineté, pourquoi rejoindrait-elle alors le camp du Non plutôt que celui du Oui en faisant campagne pour sa souveraineté et en essayant de la faire gagner ? ?

Personne ne lui demande d’organiser un référendum qu’il estime perdre d’avance. Il s’agit d’une position respectable, même si la vérité est plus complexe – François Legault craint surtout de voir sa coalition éclater dans ce scénario.

La souveraineté

Mais si le Parti québécois remporte les élections, avec la promesse de tenir un référendum, ce qui veut dire qu’il croit pouvoir les gagner, pourquoi voterait-il non ?

N’est-ce pas illogique, contradictoire, insensé ?

Je le répète pour être clair : si une troisième défaite référendaire est la pire chose qui puisse arriver au Québec, pourquoi François Legault voterait-il non ? Il est peut-être temps pour François Legault de clarifier un peu ses idées.

 
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