Les syndicats agricoles, Jeunes Agriculteurs et FDSEA de l’Hérault, appellent à manifester demain, dès 11 heures, devant la préfecture, à Montpellier. Les raisons de leur colère et les actions envisagées.
Bottes complètes. C’est l’état d’esprit des agriculteurs face au poids des normes, à la concurrence déloyale qu’ils dénoncent au sein de l’Union européenne, à l’augmentation des coûts de production, des charges, de l’énergie… La liste de leurs récriminations est aussi longue qu’une liste Prévert, moins la poésie. Ainsi, les accords de libre-échange entre le Mercosur (le marché sud-américain, NDLR) et l’Union européenne, qui devraient être signés prochainement, sont la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et ravivé la colère des agriculteurs.
Aussi, ce lundi, en réponse à la FNSEA qui appelle à une mobilisation nationale des agriculteurs le 18 novembre, les Jeunes Agriculteurs (JA) et la FDSEA de l’Hérault rassembleront leurs troupes devant la préfecture de l’Hérault à partir de 11 heures. Et tenter, une nouvelle fois, de faire entendre leur voix et d’interpeller les pouvoirs publics sur l’urgence de mesures concrètes à prendre pour Ferme France.
“Il n’y a plus de revenus dans les fermes”
“Nous n’en pouvons plus. Il n’y a plus de revenus dans les exploitations agricoles à cause de l’augmentation des impôts, des taxes et des normes. Il n’est pas normal que dans les fermes où l’on pouvait vivre dignement il y a encore quelques années, ce ne soit plus le cas. Nos fermes ont perdu leur trésorerie et leur capacité d’investir. C’est intenable et révoltant“, protests Rémi Dumas, farmer in Saint-Geniès-des-Mourgues and president since last March of the Young Farmers of Hérault.
L’agriculture vouée à disparaître ?
Si la colère gronde et enflamme les esprits, la mobilisation prévue devant la préfecture devrait néanmoins se dérouler dans le calme. Aucune action telle que déverser du fumier ou brûler des pneus n’est prévue. Les agriculteurs ont choisi cette fois d’accrocher une cinquantaine de panneaux d’entrée de village aux portes de la préfecture, faisant ainsi écho aux opérations menées l’année dernière (en mettant ces panneaux à l’envers). des panels pour dénoncer une politique agricole qui « marche sur la tête », NDLR).
“Dans notre département, nous comptons de nombreux villages qui ont une forte identité rurale et agricole. Ces panneaux sont également le symbole. Mais avec des accords de libre-échange comme celui du Mercosur, les activités agricoles de ces villages ne pourraient bientôt plus survivre. Devrons-nous marquer, demain, sur les panneaux d’entrée de nos villages le nom d’un village d’Argentine ou du Mexique ? Ce qui est sûr, c’est que lorsque l’on sacrifie l’agriculture, on sacrifie des hommes et des femmes, mais aussi l’économie et la souveraineté alimentaire.», dévoile l’agriculteur.
Séquence pédagogique avec des Montpelliérains
Autant de maux qu’ils exposeront dans l’échange prévu avec le préfet de l’Hérault, mais aussi dans celui qu’ils organiseront avec les Montpelliérains vers midi, en l’accompagnant d’une distribution de pommes, pour expliquer leur coût de production, comment combien ils sont payés et combien le consommateur paie. Expliquez encore et encore parce qu’ils croient toujours en l’agriculture.
Cours : aucun blocage à prévoir
Contrairement aux précédentes manifestations agricoles à Montpellier, aucun blocage du centre-ville n’est prévu, ni des accès autoroutiers. Les agriculteurs manifesteront devant la préfecture à partir de 11 heures. Leur convoi, composé de quelques tracteurs et voitures, devrait provoquer quelques perturbations de la circulation autour de la préfecture, car ils stationneront sur la route.
Ils se dirigeront ensuite vers la place de la Comédie, en empruntant la rue de la Loge, pour une rencontre avec les Montpelliérains, avant de regagner le Peyrou à 13 heures pour récupérer voitures et tracteurs, former un convoi, qui partira de l’Arc de Triomphe, avant de rejoindre l’Esplanade de l’Europe. Quelques ralentissements sont à prévoir sur le parcours, mais a priori pas de blocage.