avec la pluie, récolter le foin est un véritable casse-tête

Cette année encore, la récolte du foin s’annonce délicate en Creuse. Pour une fois, la sécheresse n’en est pas la cause. Au contraire, C’est l’excès d’eau qui pose problème.. Semaine après semaine, il pleut. Dans ces conditions, impossible de récolter le foin, qui doit être bien sec pour se conserver correctement. La situation commence à devenir préoccupante. Dominique Daillet, élève des vaches Limousin à Jouillat, en GAEC avec sa femme et sa fille. Il nous a ouvert les portes de sa ferme.

Pas une seule fenêtre météo pour faire du foin

Dominique Daillet nous a emmenés une parcelle qui attend d’être tondue. L’herbe arrive jusqu’aux genoux, mais le sol reste extrêmement humide. “Nous n’avons pas encore fait une botte de foin. Il regrette. Pour ça, cela prendrait plusieurs jours sans pluie. Les yeux rivés sur son application météo, l’éleveur craint qu’une telle situation ne se présente pas avant plusieurs semaines.

Malgré les conditions, Dominique Daillet a commencé à reconstituer les stocks alimentaires pour ses animaux : «Nous avons coupé l’ensilage trois semaines plus tard qu’une année normale et nous avons profité des courtes fenêtres météorologiques sans pluie pour effectuer un enrubannage.», résume-t-il.

Une partie du troupeau de Dominique Daillet © Radio-France
Camille André

Emballage, est un procédé de conservation qui consiste à entourer les paquets d’un film plastique. Elle a le mérite de résister un peu à l’humidité, mais selon Dominique Daillet, les vaches ne peuvent pas se nourrir exclusivement de ce type d’aliment, contrairement au foin sec.

Plus le foin est récolté tard, plus sa qualité est faible.

Dominique Daillet pourrait récolter le foin fin juin, si la météo s’améliore. Mais le mal serait en partie fait. En effet, plus le foin est récolté tard, moins il a de bonnes qualités nutritionnelles. » Une vache lorsqu’elle regorge de cette herbe, elle ne peut pas manger davantage, mais elle n’a pas les nutriments nécessaires pour subvenir à ses besoins.“, il explique.

L’agriculteur se souvient, par exemple, l’année 2007, où le printemps a été très pluvieux. Le foin récolté à la fin de cette année-là n’était pas de bonne qualité. Pendant deux ans, son troupeau a subi le coup, avec des taux de gestation très faibles. » Dans un avenir plus ou moins long, on sait que cela aura des conséquences», conclut Dominique Daillet.

Les vaches pataugent dans les prés à la mi-juin

Dans l’immédiat, Dominique Daillet fait face à un autre dilemme. Dans les zones détrempées, les vaches pataugent en quelques jours. A la longue, ils détruisent la végétation. De plus, les bovins ne sont pas à l’aise dans les zones trop boueuses. L’éleveur doit donc faire une rotation entre ses parcellestout en préservant les prairies pour les futures fauches… Une équation délicate.

Le terrain de Dominique Daillet est humide et piétiné par les vaches. © Radio-France
Camille André

Certains éleveurs ont choisi de remettre leur troupeau à l’écurie, mais du coup ils le nourrissent au foin et sont en train d’achever le cheptel de l’année dernière. C’est un cercle vicieux», ajoute Christian Arvis, président de la FDSEA 23.

Le fourrage sera probablement un problème national cette année

Les retards dans la récolte du foin affectent de nombreux départements de France. Certaines seraient encore plus fragilisées que la Creuse selon Christian Arvis.

De plus les récoltes de céréales ne s’annoncent pas très bonnes non plus. L’humidité provoquait des maladies et empêchait même une partie du maïs d’être semé en Creuse et ailleurs. Le président de la FDSEA 23 résume les craintes du monde agricole : «on se demande où on va pouvoir s’approvisionner et à quel prix ?

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV VIDÉO – Découvrez le nouveau visage de Nantes pour les Jeux Olympiques de Paris 2024
NEXT plusieurs syndicats menacent de faire grève dans les aéroports à l’approche des Jeux olympiques