Par
Jean-Marc Aubert
Publié le
16 novembre 2024 à 18h29
Voir mon actualité
Suivre Métropolitain
L’opération commando du mardi 12 novembre 2024 au soir pour bloquer l’accès au négociant en vins et spiritueux Trilles, à Maureilhanaccusé d’importation étrangère, n’était que le hors-d’œuvre : les militants du Rural coordination of Hérault -CR 34- passera à des actions musclées, mais toujours pacifiques, même si leur slogan « Tic Tac Boum ! » sera toujours tracé sur place. Un plat principal à volonté.
Cette fois, les agriculteurs et vignerons en colère du CR 34, une centaine ou plus, vont quitter le département et pourraient bloquer totalement la circulation routière à la frontière franco-espagnole, entre Le Boulou et le Col du Perthus, dans LE Pyrénées-Orientalesainsi qu’en investissant dans des sites de groupes alimentaires. Et ce serait à partir de ce mardi 19 novembre 2024 : « Nous préparons tout dans les moindres détails », confirme ce vendredi 16 novembre à Métropolitain, Arnaud Poitrine, winegrower in Cabrières and spokesperson for CR 34.
Il regrette qu’« après les opérations menées ces dernières semaines avec couverture de radars fixes, tas de stocks de gros pneus devant les banques, les MSA, les services des finances publiques, nous avions posé un ultimatum aux pouvoirs publics. Nous n’avons pas été entendus et nous n’avons jamais obtenu d’avancées, hormis des rencontres avec le préfet et les députés de l’Hérault, mais aucune mesure concrète n’a été promise, malgré nos alertes constantes sur le désespoir agricole et viticole de nos campagnes ».
Trafic de marchandises bloqué
Selon Arnaud Poitrineles militants de la Coordination rurale 34, très en colère, vont récidiver, mais avec un cran au dessus : « tout le trafic de marchandises sera bloqué pour une durée indéterminée aux frontières et bases logistiques de la grande distribution qui étouffe, en demandant nous de continuer à baisser les prix pour augmenter nos marges, alors que nos coûts de production ne cessent d’augmenter. C’est inacceptable dans le contexte actuel. Nous n’avons pas besoin d’être la variable d’ajustement. Il est temps que nos dirigeants prennent conscience de la situation et de la colère qui grandit de plus en plus ; un geste fort comme la dérogation du Tnfb pourrait tout calmer.»
Et le porte-parole de CR 34 a dénoncé : « Quand plusieurs milliards sont dépensés pour une épreuve de natation dans la Seine, on s’interroge vraiment sur les priorités de nos dirigeants. Voulons-nous encore des paysans en France ? « . Pour les actions prévues mardi dans les Pyrénées-Orientales, le CR 34 devrait recevoir le renfort d’autres militants venus d’Occitanie.
Manifestation lundi à Montpellier
La colère gronde également FDSEA et parmi les Jeunes agriculteurs -JA- de l’Hérault qui s’unissent pour faire entendre leur voix, « face à une situation devenue intenable ». Ainsi, ce lundi 18 novembre 2024, à Montpellierune manifestation n’est pas organisée pour interpeller les pouvoirs publics “sur l’urgence de prendre des mesures concrètes”.
L’un des responsables résume cette situation : « N’importons pas de nourriture dont nous ne voulons pas. Nos agriculteurs sont confrontés à des défis d’une ampleur sans précédent. Le poids des coûts écrasants, l’effet dévastateur d’une concurrence déloyale, l’impact des importations massives et en plus des aléas climatiques récurrents, les maladies qui touchent notre bétail (MHE, FCO.) et menacent directement la souveraineté alimentaire de notre pays. Alors que les promesses faites aux agriculteurs restent insuffisantes, notre mobilisation se veut être un nouveau cri d’alarme pour rappeler l’importance de préserver notre agriculture locale. La situation est alarmante : la pression économique et la baisse des revenus poussent de nombreux agriculteurs au bord de la faillite, mettant ainsi en danger l’avenir de nos campagnes et la sécurité alimentaire nationale.»
Pourquoi se mobiliser ?
« Il faut redonner un revenu décent aux agriculteurs. Il faut réduire les coûts pesant sur les exploitations agricoles pour garantir la pérennité du secteur. Nous devons lutter contre la concurrence déloyale et les importations qui ne respectent pas nos normes de production. Il faut préserver la souveraineté alimentaire et le rôle stratégique des agriculteurs dans l’économie locale », explique l’un des Jeunes Agriculteurs.
Préfecture, Comédie et Antigone
La JA et la FDSEA préviennent : « cette mobilisation à Montpellier ce lundi n’est que le début d’une série d’actions pour faire bouger les lignes. Agriculteurs et viticulteurs appellent à une prise de conscience nationale pour soutenir les producteurs locaux et garantir un avenir viable à l’agriculture française.
Les manifestants se retrouveront ce lundi 18 novembre à 11 heures devant la préfecture de l’Hérault, à l’Écusson, à Montpellier, puis défileront jusqu’à l’Esplanade de l’Europe, à Antigone, en passant par la place de la Comédie. Prenez vos dispositions, la circulation du tramway sera perturbée sur les lignes 1,3 et 4.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.