Disparition
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L’architecte, à qui l’on doit le ministère de l’Économie et des Finances à Paris et des milliers de logements sociaux en banlieue, est décédé à l’âge de 95 ans.
Généralement, les architectes meurent avant leurs bâtiments. Cependant, certains ont l’expérience inverse et on peut déceler la obsolescence des constructions, la polyvalence des besoins de l’époque ou encore la longévité des concepteurs. Paul Chemetov en fait partie. En 2014, il a vu tomber un de ses immeubles d’habitation à Courcouronnes (Essonne), trente ans seulement après sa construction. Trois ans plus tard, c’est la tour Cara, un foyer pour jeunes travailleurs, qui disparaît du paysage de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). À l’été 2022, l’architecte se battait encore pour sauver les constructions des Briques-Rouges à Vigneux (Essonne), menacées de finir comme les autres sur l’autel de la rénovation urbaine.
« Au XXe siècle, on a construit bien plus qu’au cours des siècles passés : ce patrimoine comprend des bâtiments qui ne peuvent être réparés, qui ne sont pas habitables et qui doivent être détruits. a concédé Chemetov à Humanité en 2019. D’autres en revanche peuvent être rénovés. Et l’homme croit que « les architectes doivent avoir une grande conscience du temps ». Lui plus que quiconque, qui au fil des décennies a signé de nombreuses réalisations – des logements sociaux par milliers
