“L’écart se creuse entre la Belgique et les Pays-Bas”

Le signe d’une domination outrancière des équipes néerlandaises face aux équipes belges dans cette nouvelle formule de championnat commune ? Il s’agit en fait d’un leurre facilement identifiable lorsque l’on s’intéresse à la performance collective. A cet égard, les chiffres sont implacables : depuis le début de la saison, sur les 42 duels entre une équipe belge et une équipe du plat voisin, il y a eu 31 victoires belges (soit un taux de réussite de 73%). L’écart de niveau est encore plus marqué quand on analyse les différences dans ces rencontres. En moyenne, les clubs belges ont remporté leurs matches face aux Néerlandais avec un écart de 22 points (dont huit fois de plus de 30 points).

Une réalité qui se répercute forcément dans le classement de la compétition belgo-néerlandaise, les six dernières places (sur 19) sont occupées par des clubs des Pays-Bas. Leeuwarden est le seul à réussir actuellement à se hisser dans le top 5.

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Différences budgétaires et structurelles

Difficile, dans ces conditions, de ne pas parler d’un championnat à deux vitesses. Nous avons confronté Laurent Costantiello, ex-entraîneur et directeur général de Liège Basket et désormais consultant TV pour Proximus, à ce constat brutal. Ce qui ne le surprend pas vraiment. “Ce rapport de force entre clubs belges et néerlandais n’est pas nouveau. C’était déjà le cas les années précédentes même si le format de la compétition était différent. Ce qui a changé, c’est que Den Bosch, Leiden et Groningen, considérées comme les trois équipes phares des Pays-Bas, ont perdu du terrain dans cette première partie de saison. N’oublions pas que Leiden a remporté deux fois la finale du BNXT contre Ostende (en 2022 et 2023). C’étaient des équipes qui se battaient avec les meilleures équipes de Belgique. Mais l’écart semble désormais se creuser.»

La première explication à cela reste évidemment les différences budgétaires entre les clubs des deux pays. “Dans l’ensemble, les ressources financières sont plus limitées aux Pays-Bas. Cela incite les clubs à miser sur quelques étrangers de bon calibre en orientant majoritairement leur jeu vers eux. Ce qui explique certaines performances individuelles. Mais les joueurs autour d’eux sont donc de moindre qualité et la profondeur de l’effectif est plus mesurée par rapport aux équipes belges.

Il avance également une justification en termes d’organisation. “Structurellement, les clubs belges sont pour la plupart plus avancés en termes de professionnalisme. Même si tout n’est évidemment pas parfait, il existe ici une certaine continuité dans le développement. Où bon nombre de clubs néerlandais travaillent encore dans des conditions qui ressemblent presque à du semi-professionnalisme.»

Des résultats défavorables pour les clubs belges

Ce qui pose finalement la question du véritable sens d’une ligue binationale. “Je suis déjà surpris que cette compétition belgo-néerlandaise soit maintenue cette saison. Dans l’évaluation, il n’y a pas vraiment de répercussions favorables pour les clubs belges en termes sportifs, financiers ou commerciaux. Même la télévision néerlandaise s’est retirée et ne finance plus la ligue. Ce n’est jamais bon signe. Dans ces conditions, je pense que faire monter deux ou trois clubs belges sous certaines conditions particulières leur permettant de s’installer plus facilement au niveau professionnel serait plus bénéfique pour le basket belge. Et je ne suis pas sûr que les meilleures équipes de la D2 belge soient vraiment inférieures aux ‘petites’ équipes néerlandaises de la BNXT League.»

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