Des solutions californiennes à importer au Québec, selon Valérie Plante

Des solutions californiennes à importer au Québec, selon Valérie Plante
Des solutions californiennes à importer au Québec, selon Valérie Plante

Certaines solutions adoptées par des villes californiennes pour tenter de lutter contre la crise de l’itinérance pourraient être implantées à Montréal, selon la mairesse Valérie Plante, mais leur déploiement dépend du gouvernement du Québec, souligne-t-elle.


Publié à 00h58

Mis à jour à 6h00

« Ici aussi, le logement des sans-abri dans des hôtels pourrait être une solution temporaire, ou dans des mobil-homes ou des mini-maisons, avec un accompagnement sur place. Les gens pourraient rester là pendant qu’on trouve autre chose. Lorsqu’il y a des problèmes de santé mentale, notamment, ça ne marche pas dans les refuges. Et un refuge n’est pas un lieu de vie permanent, il doit déboucher sur un logement », a soutenu M.moi Plante, lors d’une entrevue avec La presseen mai, alors qu’elle était à Los Angeles.

Lors d’une mission économique destinée à attirer davantage de tournages de films à Montréal, Valérie Plante en a profité pour rencontrer la mairesse de Los Angeles, Karen Bass. Les deux élus ont notamment évoqué le sans-abrisme, a révélé M.moi Usine.

Lire notre rapport « Au cœur de la crise américaine des sans-abri »

Lire notre dossier « Un « camping » municipal pour les sans-abri »

Les camps sont beaucoup moins nombreux à Montréal que dans les villes californiennes, mais leur taille continue de croître. Montréal pourrait-elle créer des camps encadrés, comme l’a fait San Diego ?

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

La mairesse Valérie Plante en entrevue avec notre journaliste à Los Angeles, en mai dernier

“Ce n’est pas une solution qu’on peut envisager avec le climat qu’on a”, répond M.moi Usine. Cela ne permettrait pas de vivre dans des conditions dignes et sûres. » Une responsabilité à partager ?

Le maire souligne que l’itinérance est une responsabilité des villes aux États-Unis, ce qui n’est pas le cas au Québec.

Ils reçoivent des financements de leurs États pour mettre en place des solutions. Dans notre pays, c’est le gouvernement provincial qui est responsable du problème.

Valérie Plante serait d’accord que la Ville de Montréal devrait s’en occuper puisque, ultimement, c’est elle qui doit gérer la présence des camps. « Nous prendrions nos responsabilités. Nous aimerions avoir une discussion avec le gouvernement pour qu’il y ait une plus grande implication des municipalités dans la gestion des sans-abri, mais il faudrait que l’argent vienne avec et qu’on ne soit pas toujours obligé de mendier. a-t-elle déclaré, rappelant que les revenus des villes proviennent presque exclusivement des impôts fonciers.

Louer des hôtels

Comme le font Los Angeles et San Diego, « louer des hôtels n’est pas une mauvaise solution », estime Valérie Plante, rappelant que l’Hôtel des Arts avait servi à héberger des autochtones sans abri pendant la pandémie. Ce fut également le cas de l’hôtel Place Dupuis.

Selon elle, le gouvernement s’est toutefois rendu compte que construire des logements sociaux coûterait moins cher que louer des chambres d’hôtel à l’année. C’est pourquoi il aurait renoncé à cette pratique.

«Mais construire des logements prendra trois ans. En attendant, nous avons besoin d’une solution temporaire », a-t-elle déclaré, soulignant qu’un soutien doit également être proposé pendant cette période.

Le maire s’inquiète particulièrement des personnes qui ne fréquentent pas les refuges parce qu’elles sont « désaffiliées du système, en raison de problèmes de santé mentale », ou parce qu’elles ont des problèmes d’animaux ou de drogue. « Que faisons-nous avec eux ? » “, elle demande.

« Ce sont les gens désorganisés qui crient dans la rue qui font peur à la population. Ceux qui ne correspondent pas. J’en ai parlé avec Lionel [Carmant, ministre responsable des Services sociaux], de ces personnes qui échappent aux services. J’aimerais qu’on travaille là-dessus. »

La situation à Montréal est quand même moins dramatique qu’à Los Angeles, insiste Valérie Plante. Dans la grande ville californienne, on compte près de 75 000 sans-abri, dont près de 6 000 enfants. « C’est une situation qu’on ne connaît pas, heureusement, mais ça me brise le cœur de voir ces données sur les enfants », confie-t-elle.

 
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