Haut-Rhin. A Mulhouse, le restaurant inclusif « Un petit quelque chose en plus » fait un carton

Haut-Rhin. A Mulhouse, le restaurant inclusif « Un petit quelque chose en plus » fait un carton
Haut-Rhin. A Mulhouse, le restaurant inclusif « Un petit quelque chose en plus » fait un carton

Par

Benjamin Forant

Publié le

17 juin 2024 à 11h38

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C’est juste une coïncidence, et pourtant. Portant le même nom ou presque que le film Artus, qui cartonne actuellement au cinéma avec plus de 7 millions d’entréesle restaurant « Un petit plus » à Mulhouse est également très réussi.

Cette enseigne inclusive, où les plats et la fraîcheur de ses salariés en situation de handicap ravissent les clients, est ouverte depuis 2019. Pour le plus grand plaisir des passants.

« J’aime vraiment travailler ici ! »

Midi approche, les clients vont bientôt arriver et la pression monte doucement pour les quatre membres de l’équipe, Antoine, Tristan, Juline et Salima, tous munis d’un Trisomie 21. Ils sont aidés par trois bénévoles.

Aurélie Bernard, la chef, met le tout en musique : « Allez, c’est parti ! D’abord les apéritifs, puis il y a les soupes, une salade et une quiche ! »

Chacun a son rôle, que ce soit en terrasse ou en cuisine. Tristan « faisait des salades ». Il faut « être sérieux dans son travail », professe celui dont le plaisir coupable consiste à « faire les bières ».

Les premiers plats sont prêts, on sonne à la porte. Juline et Salima récupèrent les assiettes et se dirigent vers la terrasse.

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« Je servirai les clients, avec joie et bonheur (…) J’aime beaucoup travailler ici ! », s’enthousiasme Juline, 27 ans.

« Une bonne chose folle »

La terrasse, nichée au Place de la Paix de la ville, se remplit vite.

“Nous refusons régulièrement des gens”, explique Tom Cardoso, 51 ans, directeur général de Centre de Rééducation de Mulhouse (CRM) et co-fondateur du restaurant avec Aurélie Bernard.

L’idée a germé fin 2017 dans l’esprit du chef, après avoir vu un reportage sur un restaurant inclusif à Nantesexplique celle qui était alors responsable de la restauration au CRM.

“Quand j’ai vu toutes les émotions qui se passaient (…), les clients qui étaient super aux petits soins (…), je me suis dit que ce serait vraiment cool qu’on fasse ça à la maison”

Aurélie Bernardchef de restaurant

Le restaurant, baptisé « Un petit quelque chose en plus » (un clin d’œil au chromosome surnuméraire responsable du syndrome de Down), propose 36 couverts servi uniquement le midi, du lundi au samedi – l’établissement organise également des soirées privées -, avec une carte simple mais composée de “plats faits maison”, cuisinés avec des “produits de qualité”, détaille Tom Cardoso.

Dans un coin de la terrasse, Karine Bechler déguste un verre de vin blanc. « Je viens régulièrement. C’est bon, c’est sympa, c’est agréable», explique ce Mulhouse de 64 ans. Il est « très important » que des lieux comme celui-ci existent.

“Cela favorise l’inclusion dans la société.”

Karine Bechlerclient du restaurant

Au total, le restaurant emploie cinq salariés trisomiques à temps partiel, épaulé par plusieurs bénévoles, dont Martine Grosz. “Ils sont sans filtre, c’est spontané : ça fait vraiment du bien, vraiment”, souligne-t-elle.

« Super » mais « grossier »

Le restaurant est une vraie réussite. Il y a quelques jours, il a même accueilli le gynécologue congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, en visite à Mulhouse.

Pourtant, l’établissement, qui a traversé la crise du Covid-19 et la hausse des coûts de l’énergie sans augmenter ses prix, “n’est pas en équilibre”, confie Tom Cardoso. Les mécènes contribuent à renflouer les caisses, mais, idéalement, de nouveaux bienfaiteurs seraient les bienvenus, dit-il.

Source : © 2024 AFP / Par Damien STROKA. Mulhouse (AFP)

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