les raisons d’une victoire historique

les raisons d’une victoire historique
les raisons d’une victoire historique

Mais le soir du scrutin, le résultat fut décevant. S’il maintient son nombre de sièges au Parlement, le parti perd plusieurs dizaines de milliers de voix. Cinq ans plus tard, lors des élections de mai 2019, c’était même la Bérézina. Une défaite sans précédent.

Maxime Prévot a pris la tête du CDH en 2019 dans des conditions difficiles. Il a réussi à transformer son parti de fond en comble. ©BELGA

Durant ces dix années, «les mouvements que j’ai observés sont devenus plus forts”, analyse aujourd’hui Georges Dallemagne. “Le MR s’est radicalisé. Ecolo a adopté des accents encore plus à gauche sur certains points que le PS. Et le PS avait parfois un discours qui n’était pas sans rappeler celui de LFI en France (le parti de gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon, NDLR)

Les centristes ont clarifié leur message

Les Engagés ont voulu aller à contre-courant de ces tendances. Le mouvement qui a succédé au CDH en mars 2022 a vanté le centrisme et la nuance lors de la campagne électorale. Cela a payé. La date du 9 juin 2024 marque sa renaissance : 20 % dans les urnes en Wallonie (contre 11 % en 2019), 10 % à Bruxelles (contre 7 %). Un nombre record de députés dans les parlements. La prédiction de Georges Dallemagne s’est réalisée avec dix ans de retard. “Mais il n’y a pas que ça. »veut croire l’ancien parlementaire (il ne s’est plus présenté aux élections).

Avant tout, le mouvement a réussi à se refonder. Nouveau nom, nouvelle couleur, abandon de la référence chrétienne, réorientation doctrinale, clarification de la ligne politique (marquée par l’exclusion d’Ahmed El Khannouss et par des départs, comme celui de Véronique Lefrancq), un programme repensé de fond en comble. bourré de propositions identifiables. “Nos plans de transformation en matière de santé, de fiscalité et de sécurité ont été des marqueurs. Cela a pesé pendant la campagne électorale”estime la députée fédérale Vanessa Matz.

Les Engagés, dirigés par leur président Maxime Prévot, dont l’action est unanimement saluée en interne, ont réussi à incarner une nouvelle offre politique, qui a séduit. « Comme espéré, nous avons récupéré les écologistes pragmatiques, les progressistes du MR et nous avons profité de la faiblesse du Défi. Nous sommes le centre vert », se réjouit un cadre du parti. Selon un autre, «nous avons surtout pris à Écolo, qui paraissait dépassé devant nous et n’avait aucun dossier à défendre ».

La marque Engagés a réussi à s’imposer

Fait nouveau : la « marque » Les Engagés semble avoir réussi, contrairement à celle du CDH, pour laquelle le vote en sa faveur s’expliquait principalement par un héritage confessionnel et par la force de conviction de ses personnalités politiques.

Cette évolution de la marque Engagés est particulièrement visible à Bruxelles. Les dirigeants bruxellois, Elisabeth Degryse au fédéral et Christophe De Beukelaer à la Région, ainsi que leurs colistiers ont réalisé des scores personnels plutôt moyens. Leurs listes gagnent cependant des sièges dans les parlements (la liste fédérale passe de 1 à 2 sièges, la liste régionale, de 6 à 8). Une victoire du collectif plutôt que des individus.

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On a récupéré les écologistes pragmatiques, les progressistes du MR et on a profité de la faiblesse du Défi. Nous sommes le centre vert.

En Wallonie, la marque semble également avoir conquis l’opinion publique. Mais contrairement à Bruxelles, le parti a aussi pu compter sur des personnalités fortes. Aux élections fédérales, Maxime Prévot et Benoît Lutgen ont obtenu les deuxième et troisième meilleurs taux de pénétration de tout le pays, derrière le président de la N-VA, Bart De Wever. Les députés sortants Vanessa Matz, Jean-Luc Crucke (transfuge du MR), Benoît Dispa et Christophe Bastin obtiennent de bons, voire de très bons scores personnels. Ainsi que des personnalités bien établies localement, comme Jean-Paul Bastin et François Huberty.

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Le carton d’Yves Coppieters

Nous étions curieux de connaître le score des recrues issues de la société civile, qui avaient apporté un supplément de crédibilité à la reconstruction du mouvement. Dans le Brabant wallon, la greffe s’est déroulée à merveille. Yves Coppieters surtout, mais aussi Vincent Blondel et Armelle Gysen ont très bien performé. C’est moins vrai pour Olivier de Wasseige à Liège et Jean-Jacques Cloquet à Charleroi.

Yves Coppieters et Armelle Gysen, tous deux élus députés dans le Brabant wallon, le premier au niveau fédéral, la seconde à la Région. ©EDA

Le parti, lui aussi, communique mieux que par le passé, notamment sur les réseaux sociaux, dans lesquels il a beaucoup investi depuis 2019. Soutenus par de bons sondages, candidats et militants ont peiné durant la campagne électorale. Leur position centriste leur permettait d’être globalement épargnés par les attaques des adversaires – le PS et l’Écolo espéraient former une tripartite avec Les Engagés ; le MR les considérait comme leurs seuls partenaires.

Finalement, ils ont profité de leur place dans l’opposition à tous les niveaux du pouvoir pour incarner une alternative, alors que les partis au pouvoir ont tous eu leur mot à dire (PS, Défi et Écolo), sauf le MR, grand vainqueur des élections. .

Travailler en opposition

« Modestement, je pense que nous avons un bilan dans l’opposition », dit Georges Dallemagne. Catherine Fonck, Vanessa Matz et lui-même au Parlement fédéral, Maxime Prévot et Yvan Verougstraete depuis la présidence du parti, François Desquesnes en Wallonie ou encore Christophe De Beukelaer à Bruxelles étaient sur tous les fronts. “Nous n’avons pas seulement protesté. Nous sommes arrivés avec des propositions et nous avons réussi à faire passer des textes de l’opposition »souligne M. Dallemagne.

En septembre 2019, quelques mois après la débâcle électorale, Maxime Prévot expliquait dans Le Libre que la question de «Processus de régénération du CDH” qui a commencé par «avoir un parti qui, s’il a l’ambition de renouer avec les 20%, rassemble et rassemble par la pertinence, la cohérence et la modernité de son message ». L’ambition des 20 %… A cette époque, personne, pas même lui sans doute, ne la croyait possible. Cinq ans plus tard, le Namurois réussit son pari.

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