Les inspecteurs du SIM serrent la vis sur d’autres événements montréalais

Les inspecteurs du SIM serrent la vis sur d’autres événements montréalais
Les inspecteurs du SIM serrent la vis sur d’autres événements montréalais

Après avoir fermé les terrasses lors du Grand Prix, les inspecteurs du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) sévissent contre d’autres événements estivaux de la ville, au grand désarroi des petits entrepreneurs qui s’exposent à une amende de 2 000 $.

«La Ville devrait prendre en considération que des changements comme celui-ci à la dernière minute affectent grandement les petites entreprises», déplore Stacey Matchim, propriétaire de Paddhawan, une entreprise de savon naturel.

Elle devrait participer, les 10 et 11 août, à La Grande Fabrique, un événement annuel qui rassemble plus d’une centaine d’artisans locaux du quartier Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

Chaque été, ils s’installent rue Sainte-Catherine Est pour vendre leurs produits, souvent sous des chapiteaux pour se protéger de la pluie et du soleil.






PHOTO PRISE SUR LE SITE WEB DE LA SDC HOCHELAGA-MAISONNEUVE

La Grande Fabrique lors d’une précédente édition.

Viabilité de l’événement en jeu

Lors des éditions précédentes, l’événement tolérait la présence de chapiteaux de toutes sortes. Mais cette année, tous les chapiteaux doivent avoir une certification prouvant qu’ils sont ignifuges, ont prévenu les organisateurs.

C’est ce qu’ont appris les artisans dans un mail envoyé il y a quelques jours comprenant Le journal j’en ai reçu une copie.

« Nous vous contactons aujourd’hui suite à une rencontre entre notre équipe et la SIM pour vous informer que le respect de la réglementation sera à l’honneur cette année. C’est une question de viabilité de l’événement», a écrit Julie Lavallée-Ansay, directrice générale de la SDC Hochelaga-Maisonneuve, organisatrice de l’événement.

Ce dernier précise que les contrevenants sont passibles d’une amende de 2 000 $.

Ce durcissement des règles intervient après la fermeture des terrasses en plein Grand Prix de la semaine dernière, qui a plongé le SIM dans la polémique et conduit à la suspension de deux de ses dirigeants.

Incompréhension

Plusieurs commerçants ayant loué leur espace à La Grande Fabrique déplorent cette nouvelle rigidité du SIM.

C’est le cas de Marjolaine Deneault, propriétaire de l’entreprise de joaillerie Herba Luminaria, qui « n’a pas les moyens » d’acheter un chapiteau ignifugé qui se vend au moins 300 $. Elle souligne également que La Grande Fabrique se veut ouverte aux entreprises qui débutent et qui disposent donc souvent de peu de moyens.






PHOTO FOURNIE PAR MARJOLAINE DENEAULT

Marjolaine Deneault, propriétaire de l’entreprise de joaillerie Herba Luminaria.

«J’avais tout ce dont j’avais besoin. J’ai un chapiteau commercial, mais il n’est pas ignifuge. Je m’étais équipé en conséquence. J’ai du mal à comprendre pourquoi nous exigeons cette norme », déplore-t-elle.

« Nous avons acheté un chapiteau l’année dernière pour Hochelaga. Vais-je devoir en acheter un autre ? Ils auraient dû donner beaucoup plus de préavis et nous le dire l’année dernière, mais pas à la dernière minute comme ça», regrette Stacey Matchim.

La SDC Hochelaga-Maisonneuve et la SIM n’ont pas répondu à nos demandes d’entrevues.

Le Festival Mural y goûte aussi

Lors du Festival Mural, qui s’est déroulé du 6 au 16 juin, les organisateurs ont fait état d’une « approche plus dure » de la part du SIM que lors de ses 11 années précédentes quant aux types de tentes permises pour les commerçants qui s’installent sur le boulevard Saint-Laurent, fermé à la circulation. pour l’occasion.

Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs rapporté sur les réseaux sociaux avoir dû démonter leur kiosque après une inspection.








PhotoAFP

Le boulevard Saint-Laurent a accueilli cette année de nombreux exposants au Festival Mural. Certains d’entre eux ont cependant indiqué avoir reçu des ordres de la SIM pour démonter leur kiosque.

« Si notre tente n’était pas certifiée ignifuge […]nous allions tous recevoir une amende de 2 000 dollars », a rapporté Limparfaite Boutique, spécialisée dans les accessoires et cosmétiques végétaliens, dans un échange écrit.

Elle a indiqué qu’elle avait perdu une journée, malgré la location de l’espace, pour trouver une solution. « Vraiment triste de vivre tout ça. Nous travaillons tous si dur pour y arriver à peine », a ajouté la société.

“Plusieurs commerçants et exposants ont dû essayer de trouver de nouvelles tentes au milieu du week-end du Grand Prix de Montréal et de quelques jours d’activités manqués par crainte de recevoir des amendes”, a écrit à Journal Pierre-Alain Benoit, directeur général du Festival Mural. Le Festival a dû analyser les situations vécues par plusieurs exposants et a procédé à des remboursements partiels à certains d’entre eux pour contribuer à réparer en partie les dommages subis, ce qui a également entraîné des pertes financières pour le Festival.

– Avec la collaboration de Vincent Desbiens, Le Journal du Québec

 
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