Par
Léo Gautret
Publié le
15 novembre 2024 à 21h29
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Jeudi 14 novembre 2024, le parquet général près la cour d’appel de Rennes requis six mois de prison contre le comédien Dieudonné pour « recel d’escroquerie » après avoir loué le château de Piré-Chancé (Ille-et-Vilaine) pour un spectacle sans s’annoncer le 25 février 2023.
184 spectateurs
Pour rappel, le propriétaire du château avait été contacté par des proches du comédien, afin d’organiser une « représentation théâtrale ». Elle a finalement appris au dernier moment, par les spectateurs qui attendaient devant l’enceinte, que Dieudonné était sur le point de s’y produire.
« Paniquée », elle avait alors craint des « excès »mais le maire de Piré-Chance l’avait informé qu’il ne pouvait « plus intervenir » car le les premiers spectateurs étaient déjà là. Les gendarmes sont également venus procéder à de simples « contrôles » et constater que “tout s’est bien passé, sans incident”, avait rappelé en première instance le président du tribunal correctionnel de Rennes.
C’est finalement « en lisant un article de presse » que le procureur de la République de Rennes avait décidé de poursuivre le comédien et son compagnon : le propriétaire du château ne je n’ai jamais déposé de plainte et ne s’était pas non plus constitué partie civile au procès malgré le « préjudice d’image indéniable », estime le procureur général près la cour d’appel de Rennes.
En première instance, Dieudonné a donc été condamné à 100 jours d’amende à 80 €soit 8 000 € d’amendepour ce spectacle qui a réuni 184 de ses fans.
“C’est Dieudonné, on va y aller vite”
« Une ouverture spontanée d’enquête sans plainte pour fraude, je n’ai jamais vu ça ! », s’est exclamé ce jeudi 14 novembre 2024 l’avocat de Dieudonné.
« L’enquête a duré quatre mois, et c’est terminé ! Quand je vois le retard dans le traitement d’une plainte déposée par le commun des mortels… Là, on s’est dit ‘c’est Dieudonné, donc on va faire vite’, sans même vérifier le contenu de l’émission… »
« Il a été condamné pour avoir publiquement contesté les crimes contre l’humanité et pour excuses pour le terrorisme le 11 janvier 2015 », a assumé l’avocat général, pour soutenir le « préjudice subi » par le propriétaire du château. Elle n’aurait « peut-être pas fait les choses, ou du moins pas de la même manière, si elle avait su », pense la magistrate du parquet général.
Une trentième condamnation
Le tribunal pénal de Rennes avait estimé en première instance que le comédien “je ne pouvais pas ne pas savoir” les « conditions illicites » dans lesquelles la chambre du château de la Beauvais avait été réservée. Dieudonné s’était ainsi infligé trentième condamnation – une trente et unième a eu lieu depuis. « Lorsque le loueur a appris son arrivée, elle a tenté de faire annuler le spectacle », a rappelé le président du tribunal correctionnel de Rennes.
La gérante de sa société de production avait reçu une amende de 2 000 € pour « escroquerie », puisqu’elle avait réservé les lieux par l’intermédiaire « d’un tiers dont l’état civil était inexact ». Ses « manœuvres frauduleuses » ont eu « pour effet de tromper le bailleur», qui n’a « pas pu retourner auprès de Dieudonné ».
Une absence « amèrement » regrettée
Mais les deux ont fait appel de cette condamnation : ils ont l’intention d’être détendu. Contrairement au premier public, l’humoriste n’a pas je n’ai pas fait le voyage à la cour d’appel de Rennes, ce jeudi 14 novembre 2024, pas plus que le directeur de sa société de production.
Son avocat n’a pas non plus été en mesure de fournir aux juges « justificatifs » sur les revenus du comédien de 58 ans. Reste qu’il n’y a « aucune honte à relâcher Dieudonné », a insisté M. Karim Laoufi.
Dès le début de l’audience, la 11e chambre criminelle et l’avocat général avaient tour à tour a regretté « amèrement » l’absence des deux prévenus.
“Il y a eu quelques incidents d’audience [en première instance, ndlr]… Je me suis dit que, le débat étant purement technique, cela ne servait à rien de les faire comparaître. »
“Je m’interroge sur la peine de jours-amendes initialement prononcée… On se demande ce qu’il faudra à Dieudonné pour arrêter ce type de pratique”, a pour sa part estimé l’avocat généralavant d’exiger six mois de prison contre ce père de sept enfants.
Concernant la directrice de sa société de production, qui habite à la même adresse que l’artiste au Mesnil-Simon (Eure-et-Loir), elle a estimé qu’il y avait lieu d’ordonner une « confirmation » du sanction pécuniaire prononcé en première instance.
La cour d’appel de Rennes, qui a réservé sa décision, statuera par environ un mois.
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