Quand on parle des incontournables du cinéma français, le nom de Vincent Lindon ressort à lui seul. Mais malgré ce que l’on pourrait imaginer après quarante ans de carrière et une multitude de rôles, Vincent Lindon ne se contente toujours pas du cinéma. Le choixnouveau film de Gilles Bourdos est son quatrième film de l’année 2024, après avoir notamment été projeté au Deuxième acte de Quentin Dupieux et Comme un fils de Nicolas Boukhrief. Mais, nouveauté, dans son nouveau film Vincent Lindon est seul à l’écran. L’acteur incarne Joseph Cross, un chef de chantier marié, père de deux enfants, à l’existence parfaitement organisée. Mais ce soir-là, seul au volant, il doit prendre une décision qui pourrait lui gâcher la vie. Sans aucun répit, les appels téléphoniques se succèdent et révèlent peu à peu les morceaux du drame qui se joue sous l’habitacle, tandis que la voiture continue de filer à toute allure dans la nuit sans jamais s’arrêter…
Désormais bien implanté dans le cinéma français, Vincent Lindon peut désormais se permettre de choisir ses rôles. Cependant, comment parvient-on encore à le séduire, lui qui a presque tout vu et tout fait ? En lui proposant de nouveaux défis, cette profondeur humaine qu’il aime jouer. Alors lorsqu’il a reçu le scénario de Gilles Bourdos, Vincent Lindon n’a pas hésité :
« J’ai lu ce scénario, je l’ai adoré et j’ai immédiatement appelé le réalisateur pour lui dire « je le fais ». C’est après coup que j’ai réalisé la difficulté de la situation. J’allais être seul à jouer dans une voiture pendant tout le film. Mais ce qui m’intéressait vraiment, c’était la proportion inverse entre la puissance et la petitesse du personnage. D’un côté, il construit d’immenses bâtiments. de l’autre, il voit la structure de sa vie s’effondrer sans pouvoir rien y faire. D’un côté, il gère 450 personnes et de l’autre il se retrouve seul dans sa voiture, il n’a pas d’importance du tout, lui. redevient presque un enfant Mais j’étais passionné par ce sujet car le choix est quelque chose qui m’obsède dans la vie Et puis j’adore les personnages qui font des rédemptions. Je déteste le gaspillage de la paresse. ne faites pas autant que vous le pouvez. Pour moi, la liberté ne consiste pas à faire ce que l’on veut mais à faire ce que l’on doit.»
Des personnages à fleur de peau
Ici dans la peau d’un chef de chantier, Vincent Lindon n’a jamais hésité à s’immerger dans des personnages aux métiers communs, aux existences « ordinaires » : un sauveteur pour Accueillir (2010), responsable des ressources humaines pour Un autre monde (2022). Mais chacun de ces personnages, l’acteur aime à penser qu’ils ne s’effacent jamais complètement de lui.
“J’espère que les personnages que je traverse me laissent des choses. J’aime me rassurer en me disant que mes rôles m’obligent à me comporter différemment après les avoir joués. Je ne peux pas être un personnage et ensuite le rejeter complètement comme un objet artificiel. J’essaie toujours de garder un peu de tout dans ma malle, pour que ça reste un peu en moi.»
Car finalement, plus que le cinéma, ce qui lui tient le plus à cœur, ce sont les gens qui viennent le voir :
“Je suis obsédé par les gens. Ils sont ma passion. Boire, parler, sortir et rencontrer des gens dans la rue… Je suis fou des gens. Mais je ne dis pas ça pour qu’ils m’apprécient. Tout simplement, seule la relation humaine m’intéresse. Je pose des questions, j’aime qu’on me le pose. Mon but ultime à l’écran, c’est que le spectateur s’éloigne du film et dise « tu vois ça, c’est moi »..»