Un lieu, une histoire. Comment Québec a-t-il ruiné l’ancienne abbaye de Méobecq dans l’Indre ? – .

Un lieu, une histoire. Comment Québec a-t-il ruiné l’ancienne abbaye de Méobecq dans l’Indre ? – .
Un lieu, une histoire. Comment Québec a-t-il ruiné l’ancienne abbaye de Méobecq dans l’Indre ? – .

« L’abbaye a été largement amputée. Aujourd’hui, son apparition n’est que la pointe de l’iceberg de son riche passé. »confie Joëlle Gaudun, présidente de l’Association pour la sauvegarde du patrimoine du Méobecq.

Autrefois, celle-ci s’étendait des deux côtés de la route Saint-Gaultier. La nef de l’église, aujourd’hui réduite de moitié, mesurait 67 mètres de long. Entourée de remparts, l’abbaye abritait plusieurs bâtiments : l’église, la pitanerie, l’infirmerie, la prévôté, un cloître et le logis de l’abbé.

L’intérieur de l’église abbatiale de Méobecq, ouverte au public.
© (Photo NR, Matthieu Renard)

Un haut lieu du christianisme médiéval

Fondée en 7e siècle par Saint-Cyran sous le règne du roi Dagobert (628-638), l’abbaye de Méobecq dans l’Indre était au départ un modeste ermitage. Chasseur dans la région, le roi avait cédé ces terres à son neveu. Les nobles de sa cour y construisirent des cabanes rudimentaires. Peu à peu, ces installations se sont transformées en une abbaye prospère, consacrée en 1049 et reconnue comme abbaye royale. « Le parchemin attestant de ce statut est conservé à la Bibliothèque nationale de France »précise Joëlle Gaudun.

De la richesse à la ruine

De ce titre, elle jouit de nombreux privilèges. Outre les terres lucratives et les droits de passage, ses revenus étaient considérables, grâce aux terres qui lui appartenaient. « étendu sur les paroisses de Méobecq, Neuillay-les-Bois et Mehun-sur-Indre. La seigneurie comptait une vingtaine de villages et en son sein quelques terres nobles, comme les fiefs de Ferrandière et de Roche-Morlan.elle dit.

Cependant, en 1569, la nef fut incendiée par les troupes protestantes du prince de Condé. Il ne reste que la moitié de la structure originale, les moines ayant muré ce qui restait.

La dot mortelle du Québec

«Ce qui a ruiné Méobecq, c’est le Québec», lâche enfin Joëlle Gaudin. À la demande du père François de Laval, missionnaire à Québec, le roi alloue les revenus de trois abbayes royales, dont Méobecq, pour financer l’évêché de Québec. Les ressources épuisées ont ruiné l’abbaye. En 1790, les cinq derniers moines tombés dans la débauche furent dispersés par l’archevêque de Bourges.

En 2014, après vingt ans de projet, dix ans d’études et deux ans de travaux, la restauration du prieuré est inaugurée. Sur la photo, la charpente et la toiture du prieuré à l’extrême droite ont été reprises et les murs consolidés.
© (Photo NR, Matthieu Renard

Le sauvetage de l’abbaye à l’arrêt

En 2014, après vingt ans de projet et deux ans de travaux, la restauration du prieuré, première phase de la réhabilitation de l’abbaye, a été célébrée en grande pompe par la Communauté de Communes Val de l’Indre-Brenne et la commune. .

Travaux qui ont consisté à démolir un bâtiment qui abritait autrefois un bar, avant de procéder à l’évacuation des eaux du prieuré et de la cave, en remplaçant entièrement les charpentes et les toitures, ainsi qu’à consolider les murs. Coût de l’opération : près d’un million d’euros, financé par différents organismes publics.

Le projet global de réhabilitation de l’abbaye, par étapes successives, estimé à 5 millions d’euros, se voulait ambitieux : expositions temporaires pour la première, résidences d’artistes pour la seconde et locaux de la mairie pour la dernière. « Pour ce projet artistique, il nous a été demandé de quantifier les revenus. Comment voulez-vous quantifier cela ? A partir de là, tout a été abandonné et depuis, plus aucun projet n’est prévu. Nous sommes en stand-by »conclut le maire Hubert Mousset.

 
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