Pour un enseignement supérieur tourné vers l’avenir

Pour un enseignement supérieur tourné vers l’avenir
Pour un enseignement supérieur tourné vers l’avenir

LLe programme d’accompagnement à la transformation d’une université marocaine, numérique, entrepreneuriale et inclusive (UM4.O) est un projet d’envergure porteur de nombreuses promesses destinées à propulser le paysage éducatif marocain à un rang supérieur. Fin mai, la Banque africaine de développement (BAD) a soutenu ce programme en approuvant un financement de 120 millions d’euros.

Mais sur quoi est basé exactement UM4.0 ? Ce programme vise tout d’abord la digitalisation des services pédagogiques et de recherche scientifique destinés aux étudiants et aux enseignants, notamment les plateformes d’orientation, d’e-learning et de gestion de carrière, outre le déploiement d’une infrastructure informatique et d’un data center. Dans un deuxième temps, le programme UM4.0 consiste en la construction et l’équipement de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Béni Mellal d’une capacité de 4.500 places.

Outre la construction de 5 campus universitaires de 1 500 lits chacun à Larache, Oujda, Safi, Taroudant et Béni Mellal ainsi que la mise en place de 10 centres de codage agile développant un apprentissage actif centré sur les projets. De même, il aspire à former des enseignants de l’enseignement supérieur récemment embauchés, outre l’élaboration d’outils d’aide à la décision pour la gestion, le suivi et l’évaluation du système d’enseignement supérieur, de recherche et de développement. ‘innovation. Khalid Karbaoui, professeur des universités et expert en entrepreneuriat, estime que les universités marocaines sont confrontées à une double contrainte.

« La première est liée à notre classement très insatisfaisant parmi les universités du monde. La seconde concerne la problématique des jeunes diplômés qui entache la crédibilité de nos universités. Une étude de McKinsey estime que d’ici 2030, 800 millions d’emplois disparaîtront dans le monde au profit des innovations technologiques, tandis que Dell et l’Institut pour le futur affirment que 85 % des emplois en 2030 n’existeront pas encore aujourd’hui », explique-t-il. .

Ainsi, estime-t-il que le projet UM4.0 devrait permettre « à nos étudiants d’accéder facilement à la technologie et d’acquérir les connaissances nécessaires pour une meilleure intégration future sur le marché du travail. Mais pour ce faire, tous les acteurs du monde socio-économique devraient s’impliquer pour faire de ce projet une réussite. « Les structures éducatives au sein des universités et des écoles devraient s’adapter et se réorganiser pour mener ce changement. » Karbaoui affirme également que faire le bilan de la première année de ce projet reste difficile, mais certains dysfonctionnements liés à sa mise en œuvre sont déjà connus.

« Sur le plan technique, la plateforme « Rosetta Stone » connaît de nombreux incidents, qui empêcheraient les étudiants de suivre des cours à distance sur cette plateforme. Il en va de même pour le réseau « e-campus » qui connaît souvent des pannes techniques. Aussi, l’année universitaire 2023-2024 a été marquée par l’ouverture de licences nouvelle génération et de licences d’excellence, remplaçant ainsi les licences fondamentales et les licences professionnelles. Ces nouvelles licences contiennent des modules intéressants pour permettre aux étudiants de développer des compétences techniques, numériques et linguistiques. Cependant, leur ouverture n’a été accompagnée d’aucun soutien logistique.

Plusieurs établissements d’enseignement supérieur ne disposent pas de salles suffisamment équipées pour enseigner le numérique et les nouvelles technologies. Quant aux diplômes en sciences exactes, ils ne disposaient pas des financements nécessaires consentis pour réaliser les travaux encadrés en laboratoire et sur le terrain. Aussi, ces licences prévoient un programme d’enseignement important en soft skills, mais nos universités connaissent un manque criant d’enseignants dans cette matière », explique-t-il.

12 centres d’accompagnement à l’entrepreneuriat

Un autre engagement, non des moindres, du programme UM4.0 repose sur la mise en place de centres de carrière dans les universités (services d’accompagnement sur place et en ligne), au profit de 130 000 étudiants. D’autres chiffres révèlent la mise en place de 12 unités d’insertion professionnelle au niveau universitaire, mais aussi la création de 12 centres d’accompagnement à l’entrepreneuriat pour 15 000 étudiants. Par ailleurs, 20 000 étudiants auront la possibilité de faire certifier leurs compétences entrepreneuriales.

« L’idée de créer 12 centres d’accompagnement au sein des universités s’inscrit dans le défi de l’enseignement supérieur d’offrir un environnement d’apprentissage capable de créer l’entrepreneuriat en vue d’établir une culture entrepreneuriale. Ces structures d’accompagnement jouent un rôle important dans l’acquisition de compétences génériques, mais aussi de compétences spécifiques. Ils s’acquièrent à travers des actions de sensibilisation, des formations et un accompagnement personnalisé des jeunes dans leurs projets. Pour ce faire, l’université est appelée à se transformer pour transformer les savoirs et savoirs théoriques et critiques en savoirs considérés comme un outil au service de l’employabilité », ajoute Karbaoui.

Et de poursuivre : « Pour cela, il faudra accélérer la réforme du mode de gouvernance et d’organisation. Il est important de souligner que la formation à l’entrepreneuriat doit être large et accessible. De leur côté, les enseignants concernés sont appelés à procéder à une véritable mise à niveau afin de former efficacement cette génération à l’entrepreneuriat. Il en résultera de meilleures conditions et opportunités de travail afin de mieux accompagner ce changement majeur. Par ailleurs, la création d’un réseau qui associe ces centres d’accompagnement aux acteurs économiques et territoriaux est essentielle pour réussir ce projet prometteur qui porte en lui le défi du savoir et du savoir-faire.

Au final, le rapport d’évaluation de la BAD indique que le programme UM4.0 comprend trois principaux domaines de résultats, notamment l’amélioration de l’offre et de l’environnement de formation, avec une dotation indicative de 64 millions d’euros (53,47%), la digitalisation d’une université marocaine innovante, avec un dotation de 50,7 millions d’euros (42,35%), et la promotion de l’excellence, de l’entrepreneuriat et de l’employabilité, avec une dotation de 5 millions d’euros (4,18%).

 
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