Duclos souhaite que Québec utilise le pont « différemment »

Depuis que le gouvernement Legault s’est réengagé jeudi à construire un troisième lien entre Québec et Lévis, Ottawa a laissé entendre qu’il existe une solution plus simple pour répondre aux craintes du gouvernement Legault en matière de « sécurité économique ».

Des membres du gouvernement Legault ont été surpris par l’idée d’Ottawa d’abaisser le tablier du pont de Québec pour permettre aux camions en cas d’urgence.
(Jocelyn Riendeau/Archives, Le Soleil)

Pour assurer la « redondance des infrastructures », Québec n’aurait qu’à abaisser le tablier du pont de Québec, dont la réfection doit commencer prochainement. Il serait ainsi possible d’y faire rouler des poids lourds en cas d’urgence, par exemple si le pont Pierre-Laporte devait être fermé.

Évoquée lors du point de presse gouvernemental annonçant la renaissance du projet autoroutier, la solution fédérale a semblé surprendre François Legault et ses ministres. «Je ne sais pas d’où M. Duclos tient cela», a répété le premier ministre.

Lors d’une mêlée de presse en marge d’une annonce au Patro Laval dans le quartier Saint-Sauveur, le ministre Duclos a assuré s’appuyer sur des études pour faire une telle proposition, sans pouvoir toutefois les préciser.

Le ministre libéral a affirmé tirer cette idée de discussions avec « des experts comme Yvon Charest », qui auraient eu accès à certaines études.

« Ayant travaillé sur le pont de Québec pendant de nombreuses années et ayant été en contact avec des experts comme Yvon Charest, nous avons eu accès à des informations que d’autres n’auraient peut-être pas eu aussi facilement », a expliqué Jean-Yves Duclos.

Il a également rappelé les conclusions d’une analyse de la capacité portante du pont de Québec mise en service en 2015, alors que le gouvernement Couillard souhaitait offrir un service d’autobus rapides (SRB) sur le pont de Québec.

Des extraits de l’étude, dont la plupart étaient considérés comme confidentiels, avaient été rapportés à l’époque par Le Journal de Québec. Il a été conclu que le pont centenaire pouvait résister à de telles charges.

« Si jamais le gouvernement du Québec a besoin de la collaboration d’Ottawa pour retrouver ses études, […] Aucun problème.”

— Jean-Yves Duclos, ministre libéral et député fédéral du Québec

Le représentant du gouvernement Trudeau estime qu’il serait particulièrement pertinent d’analyser l’abaissement du tablier du pont maintenant qu’Ottawa en est propriétaire.

Maintenant que le pont de Québec est sous la responsabilité d’Ottawa, Jean-Yves Duclos estime qu’il est possible d’envisager des façons de l’utiliser « autrement », notamment pour le transport lourd. (Archives Le Soleil)

De toute façon, Ottawa ne veut pas prendre une décision à la place du Québec concernant le tablier du pont. «C’est la responsabilité du gouvernement québécois de faire ce qu’il veut de ses études», a souvent répété le ministre fédéral.

« Mais on peut désormais envisager d’utiliser [le pont de Québec] différemment », a également souligné le ministre Duclos, soulignant la pérennité et le plan de restauration promis à l’ouvrage maintenant qu’il est sous la responsabilité du gouvernement fédéral.

«Il est légitime qu’une meilleure utilisation du pont de Québec ait été un angle mort au cours des dernières années.»

Les camions ont déjà roulé sur le pont, rappelle Grandmont

Également présent à l’annonce, le député de Québec solidaire dans la circonscription de Taschereau, Étienne Grandmont, a fortement invité le gouvernement Legault à se tourner vers le pont de Québec avant d’investir des milliards dans un troisième maillon pour la « sécurité économique » de la région.

D’autant plus que le pont centenaire permettait il y a quelques décennies le transport lourd et que les camions y étaient interdits pour des raisons d’espace et non de poids.

« Nous avons interdit [le camionnage] en 1992 parce qu’une troisième voie de circulation a été ajoutée au pont, a souligné le député favorable. Le pont de Québec […] a déjà une capacité portante importante. Ce n’est pas une question de solidité, c’est une question qui tient vraiment au deck, une question de planification.

Le député de Taschereau, Étienne Grandmont, est porte-parole en transport de Québec solidaire. (Jocelyn Riendeau/Archives, Le Soleil)

L’élu du centre-ville de Québec est très critique sur la façon dont la CAQ justifie sa nouvelle offensive pour un troisième lien entre Québec et Lévis.

“Cela fait 32 ans [qu’il n’y a qu’un seul pont pour le camionnage] et la notion de sécurité économique n’a jamais été évoquée, note-t-il. Cela ressemble beaucoup à un argument du « pont par million ».

M. Grandmont estime qu’il s’agit davantage de « sécuriser les élus caquistes au Québec que de sécurité économique ».

“Le troisième maillon est une solution qui cherche à résoudre un problème.”

— Étienne Grandmont, député solidaire de Taschereau

 
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