C’est un projet qui a beaucoup fait parler dans l’Indre, avec plusieurs manifestations aussi bien de pro que d’antis, dans un climat parfois tendu. Le projet de création d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) dans Bélâbre est rediscuté ; il pourrait être modifié par rapport au projet initial, comme le confirment plusieurs sources.
Un projet éventuellement redimensionné
Lors d’une conférence de presse consacrée à son entrée en campagne pour les élections législatives, le député sortant Horizons de l’Indre, François Jolivet, a évoqué la possibilité d’un projet modifié. Selon lui, il ne serait plus question de construire une Cada pouvant accueillir 38 demandeurs d’asile au sein de l’ancienne usine de chemises Bélâbre, comme cela était initialement envisagé. “Je pense que ce projet, probablement pour des raisons financières, ne verra pas le jour. (…) Si cela se fait, cela se fera à plus petite échelle à Bélâbre. Je comprends qu’une association à La Roche-Bellusson (Mérigny) qui gère également un centre d’hébergement, accueille des personnes étrangères en attendant leur enquête et leur éventuelle régularisation et cela ne pose aucune difficulté» glissent les représentants d’Horizons, alliés à la majorité présidentielle. En effet, les demandeurs d’asile sont accueillis dans cette résidence pour retraités, et ça se passe bien, les 18 lieux d’accueil de ce site pourraient à terme être pérennisés, confirment plusieurs sources. Il s’agit pour l’instant d’une hypothèse, d’une piste de travail.
Un autre site pour Cada
A ces 18 places à Mérigny, il pourrait y en avoir une quinzaine créées à Bélâbre, mais selon nos informations Pour cela, il serait envisagé de construire la Cada dans un endroit autre que l’intérieur de l’ancienne usine de chemises.. Que deviendra alors ce site ? La question reste pour l’instant sans réponse, la ville ayant déjà vendu ce terrain de l’ancienne usine de chemises à l’association Viltaïs, en charge du projet.
Une réunion doit avoir lieu la semaine prochaine pour poursuivre les discussions autour de cette éventuelle modification du projet Cada. Rien ne devrait être définitivement décidé avant au moins plusieurs semaines. Le scénario envisagé présente deux avantages : il coûterait moins cher que le projet initial et il pourrait contribuer à apaiser les tensions autour du projet. Celles-ci sont allées loin, puisque le maire de Bélâbre, favorable à la création de Cada, a fait l’objet de nombreuses menaces. Cela a même abouti à la condamnation d’un homme qui a appelé à plusieurs reprises l’élu ; l’accusé souffrant de troubles psychologiques avait expliqué avoir été influencé par un tract des Reconquêtes, le parti de Zemmour, présentant le maire comme un ennemi.
Contactés, ni le maire de Bélâbre, Laurent Laroche, ni Viltaïs ne souhaitent se prononcer pour l’instant au sujet d’une éventuelle modification du projet Cada.
