La colère du monde agricole grandit. Les différents syndicats du secteur appellent à la mobilisation et à l’action dès la semaine prochaine. Parmi eux, La Coordination rurale promet des actions fortesdes actions percutantes. Rassemblements devant les préfectures à partir du mardi 19, et blocages des « points stratégiques » le lendemain, mercredi 20. Dans les Landes, ce syndicat minoritaire, a été structuré et élargi au cours des derniers mois. Le nombre d’adhérents a été multiplié par dix depuis le début de l’année, passant de 7 à 70. A sa tête depuis juillet : Vincent Coco, éleveur à Mauries, petite commune de 85 habitants près d’Eugénie-les-Bains.
Promesses non tenues
A 42 ans, Vincent Coco est à la tête d’un élevage bovin d’une centaine d’animaux, les Blondes d’Aquitaine. Il a repris l’entreprise familiale en 2010. Mais il est obligé d’exercer en même temps un autre travail, à temps plein. Son métier d’agriculteur ne lui suffit pas pour vivre dignement. « Mon exploitation ne me permet pas de générer des revenus suffisants, je travaille aussi à temps plein dans une autre entreprise. Les dépenses sont trop élevées, le prix de vente du bétail est insuffisant pour générer un revenu décent” il explique.
L’hiver dernier, Vincent Coco a participé à la mobilisation des agriculteurs, sur le péage du Caloy, à Mont-de-Marsan. Il est reparti déçu. « Il n’y a eu aucun progrès. Nous n’avons eu que de belles annonces, et rien derrière. Désormais, nous ne croyons plus aux annonces. Nous voulons de l’action. Action directe avec effet immédiat.
De 7 à 70 membres
Depuis, Vincent Coco a pris la tête de la Coordination rurale des Landes, il en est devenu le président en juillet dernier. Jusqu’à présent, le syndicat s’est montré pour le moins discret dans le département. Mais depuis le début de l’année, le syndicat s’est structuré et élargi. Le nombre de membres a été multiplié par dix. Vincent Coco y voit avant tout une expression de colère. Une colère qu’il a peur de ne pas pouvoir contenir : « De nombreux agriculteurs sont vraiment en détresse, financière, morale, psychologique, car ils sont vraiment au fond du gouffre. Même les exploitations agricoles auparavant viables se retrouvent dans le rouge. Et ces agriculteurs se rendent compte qu’ils n’ont plus rien à perdre, alors quitte à tout perdre, autant foncer et tout casser. C’est le paramètre le plus difficile à prendre en compte, on ne connaît pas la réaction de chacun et on ne pourra pas le faire. pour contrôler la détresse qu’ils ont accumulée depuis des mois.
Blocages de « points stratégiques »
La Coordination rurale se prépare donc à revenir au front. Avec des blocages de « points stratégiques ». Lesquels ? Impossible d’en savoir plus pour le moment. Mais le syndicat est connu pour ses actions « coup de poing ». Ce qu’assume pleinement Vincent Coco : « Malheureusement, oui. Quand on voit que quand on recherche le dialogue, on nous promet des choses qui ne se tiennent pas, on se rend compte que ce n’est qu’en frappant fort qu’on est écouté. Alors oui, le pays est peut-être bloqué, on verra comment ça se passe, mais le gouvernement ne se rend pas compte de ce qui va se passer la semaine prochaine.
La Coordination rurale 40 appelle à un rassemblement devant la préfecture de Mont-de-Marsan à partir du mardi 19, puis le lendemain, mercredi 20, pour des actions sur des « points stratégiques » dans le département.