En Seine-Maritime et Hauts-de-France, un bus pour dépister les problèmes d’audition

En Seine-Maritime et Hauts-de-France, un bus pour dépister les problèmes d’audition
En Seine-Maritime et Hauts-de-France, un bus pour dépister les problèmes d’audition

Tout juste retraité, Bruno a depuis quelques temps de plus en plus de mal à suivre lors des repas de famille : «En effet, parler avec mon voisin, c’est bien, mais j’ai quelques problèmes avec les conversations de groupe« . Passant devant le minibus du Tour Essentiel Prévention Santé, il s’est arrêté pour profiter des diagnostics proposés sur l’esplanade Kindarena à Rouen.

Les travaux bruyants mettent les oreilles à rude épreuve

Dans une petite pièce, Eléonore Rousseau, audioprothésiste rouennaise, lui installe des écouteurs sur les oreilles, dans lesquels elle envoie des sons de plus en plus aigus, Bruno devant se signaler dès qu’il les entend. Le résultat est clair : «Il me semble que j’ai une oreille gauche plus faible que la droite, avec un manque d’aigus.« .

Thierry approche de la retraite, il était temps pour ce chaudronnier de 59 ans : «Dans ce travail, on enregistre beaucoup de bruit, même avec une protection, on perd l’audition c’est sûr.« . C’est en s’endormant qu’il constate ses séquelles : «Si je m’allonge d’un certain côté je n’entends plus rien« .

Les jeunes sont souvent exposés à une musique trop forte

Mais les plus jeunes ne sont pas forcément épargnés ! Deux joueurs du Rouen Handball, partenaire de l’opération, ont pris part au jeu : «J’ai parfois des acouphènes, et je trouve ça bien d’avoir ce genre d’initiative», estime Laëtitia, 25 ans. “C’est vrai qu’entre les écouteurs, les clubs, les salles de sport, on est souvent exposé au bruit, et on ne se demande pas l’impact que cela peut avoir», ajoute Camille, 21 ans.

Pour être considéré en bonne santé auditive, le patient doit détecter les différentes fréquences dans l’intervalle situé ici entre 0 et 20 décibels. © Radio-France
Bastien Roques

La musique constitue un facteur de risque important chez les jeunes adultes, prévient Eléonore Rousseau : «Ils l’écoutent plus fort que leurs aînés, c’est sûr. Alors qu’auparavant, nous avions davantage de pertes auditives liées au travail, car il n’y avait pas toujours une bonne protection. Mais en fait, une musique très forte, en continu, avec des écouteurs, des grosses enceintes, ça va user l’oreille plus vite« .

Elle voit d’ailleurs de plus en plus de gens venir chercher des solutions dans un centre auditif : «Nous avons aussi des jeunes qui viennent nous voir après les fêtes et souffrent d’acouphènes dus à une trop grande exposition au bruit, et cela entraîne malheureusement des dommages irréversibles.« .

Les diagnostics des audioprothésistes sont gratuits

Enfin, les enfants peuvent aussi avoir des problèmes d’audition sans que cela soit diagnostiqué, malgré des dépistages de plus en plus fréquents à la naissance : «Par exemple, ce jeudi, au Havre, nous avons eu une petite fille de 8 ans qui est venue voir son papa qui soupçonnait des problèmes d’audition, et effectivement elle avait des problèmes.», explique Angélique Ruffin, conseillère auprès du CCMO Mutuelle, l’organisateur de cet incontournable Tour de Prévention Santé.

Dédiée aux problèmes d’audition, elle se terminera à Abbeville ce samedi 15 juin de 10h à 18h sur la place Max Lejeune. Les diagnostics, comme ceux qu’il propose, sont gratuits pour tous auprès d’un audioprothésiste. Ils constituent une première étape avant, en cas de problème identifié, de consulter un médecin ORL, rendez-vous souvent long à obtenir.

 
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