douze ans requis devant la cour d’assises de la Haute-Corse

douze ans requis devant la cour d’assises de la Haute-Corse
douze ans requis devant la cour d’assises de la Haute-Corse

Kim Biardeau, le procureur général, vient de demander devant la cour d’assises de Haute-Corse, ce vendredi 14 juin, douze ans de réclusion criminelle contre Thomas Hiblot, pour le meurtre de son frère, Mathieu, par balle. harpon, le 16 septembre 2022 dans un camping géré par sa famille à Lucciana.

Les enregistrements sonores des appels à l’aide lancés par la famille Hiblot le jour des faits donnent le ton de cette journée de clôture du procès. Les cris et les larmes, sur fond d’appels à l’aide, déchirent la froideur de la salle d’audience : “Il a été frappé avec un harpon, c’était un accident”, crie notamment la compagne de Mathieu Hiblot aux pompiers.

Difficile de rester indifférent à ces communications téléphoniques. Présents le jour des faits, les enfants de la victime, absents à l’audience, ont fait entendre différemment leur voix, par l’intermédiaire de Me Cynthia Costa-Sigrist, avocate de l’administrateur ad hoc des deux mineurs : « Nous leur avons dit : “Oncle a tiré sur papa”. Ils devront comprendre. Ils avaient trois et six ans au moment de la disparition de leur père. Thomas Hiblot regrette sincèrement, mais les enfants ont perdu leur père pour toujours.»

“Il aurait pu lui tirer une balle dans les jambes.”

Me Linda Piperi, conseil du reste de la famille, partie civile, insiste sur leur positionnement, rare dans ce type de dossier : « Ils ne s’opposent pas à l’auteur mais veulent seulement la vérité et la sincérité. Thomas ne voulait pas tuer son frère. Leur rendre Thomas, c’est rendre justice à Thomas et Mathieu.

Contre toute attente, Kim Biardeau, le procureur général, écarte la légitime défense et défend l’intention homicide pour justifier 12 ans d’emprisonnement criminel dans ses réquisitions : « Je ne pense pas que Thomas Hiblot mente. Tout comme ses proches. Nous touchons alors à des facteurs psychologiques. Il est impossible d’admettre avoir eu la volonté de tuer son frère. L’admettre, c’est risquer une dépression psychologique.

Pour démontrer l’intention de tuer, elle développe plusieurs éléments : « Avant le tournage, Thomas Hiblot avait l’intention d’utiliser le harpon. Il avait retiré la sécurité, il a volontairement tiré en direction de la poitrine en levant son arme, à proximité immédiate de son frère. Il aurait pu utiliser une autre arme. Il aurait pu simplement utiliser cette arme. Il aurait pu lui tirer une balle dans les jambes.

“C’est un tir défensif”

Lors de sa première plaidoirie, Me Laureva Bernardi, avocate de l’accusé, parle de requalification et de légitime défense : « L’intention meurtrière n’a jamais été démontrée par l’enquête. Thomas pouvait légitimement penser que Mathieu était armé d’un couteau ce soir-là. C’était un geste malheureux, incontrôlé, imprévu, regretté et qui le répugne. “

Me Emmanuel Maestrini, l’autre avocat de la défense, enfonce le clou : « La seule question est la légitimité de la perception des choses de Thomas. Ce n’est pas un meurtrier. On ne peut séparer la scène fatale des épisodes de violence qui l’ont précédée, ni de la personnalité de Mathieu. C’est un tir défensif. Quand il y a un doute, nous acquittons.

Le verdict est attendu dans la soirée.

 
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