La confiance dans la justice en baisse, moins de 7 Belges sur 10 estiment que les procès sont équitables

La confiance dans la justice en baisse, moins de 7 Belges sur 10 estiment que les procès sont équitables
La confiance dans la justice en baisse, moins de 7 Belges sur 10 estiment que les procès sont équitables

La confiance dans la justice a diminué au cours des dix dernières années, selon le cinquième Baromètre de la justice du Conseil supérieur de la justice (CSJ) publié ce vendredi et présenté lors d’une matinée d’étude dans les locaux de la Chambre. Ceux qui sont moins instruits ou se considèrent comme appartenant à une classe sociale inférieure ont généralement moins confiance en eux.

Les citoyens affichent le taux de confiance le plus élevé dans l’éducation et la police (81 %). La justice arrive en troisième position, mais loin derrière avec un taux de 54%, selon ce baromètre. Cette confiance était à 66% en 2007. Le fait d’avoir ou non confiance dans la justice présente une corrélation avec le fait d’avoir ou non confiance dans les autres institutions, précise le baromètre. « Un marqueur plus large de méfiance envers la démocratie », selon le criminologue de l’ULiège Michaël Dantinne, et d’une « érosion des éléments qui cimentent une société ».

Moins d’un Belge sur 2 se dit satisfait du fonctionnement de la justice

Les personnes qui, au cours des cinq dernières années, ont été en contact avec la justice dans le cadre d’une affaire civile ou pénale sont plus susceptibles d’indiquer qu’elles n’ont pas confiance dans l’institution (50% contre 41% pour celles qui en ont pas). n’avait aucun contact).

Si dans l’édition 2007, 79% des Belges estimaient encore qu’une personne bénéficiait d’un procès équitable, ce pourcentage a baissé de 12 points dans l’actuelle édition 2024 (67%). De même, la conviction que les citoyens peuvent facilement intenter une action en justice a considérablement diminué dans le baromètre 2024, surtout si on la compare à celle de l’édition 2014 (54%, contre 68%).

Seuls 48% des Belges se déclarent également satisfaits du fonctionnement de la justice, ce qui représente une baisse de près de 10 points par rapport à l’édition 2014.

Selon le sociologue de la VUB Maarten Hermans, la confiance dans la justice a fortement chuté ces derniers mois. A ses yeux, plusieurs polémiques expliquent ce déclin, notamment celles autour du procès du cercle étudiant de Reuzegom en Flandre.

Les personnes interrogées ont été interrogées sur différentes mesures existantes ou débattues. Ainsi, trois Belges sur quatre (73%) estiment que les audiences des tribunaux devraient être enregistrées.

Jury populaire à la cour d’assises : 7 Belges sur 10 y sont favorables

Le jury populaire de la cour d’assises continue de susciter un soutien en Belgique. Sept Belges sur dix y sont favorables, une proportion stable de baromètre en baromètre.

Plusieurs réformes incluses dans la réforme du code pénal adoptée sous la législature sortante ont également été examinées. Près de huit personnes interrogées sur dix (78%) estiment que des peines de prison inférieures à trois ans devraient être exécutées. Les peines de 6 mois à 3 ans sont placées au niveau 2 dans le nouveau code pénal. Si le juge prononce une peine de prison, il doit justifier pourquoi l’objectif de réhabilitation ne peut être atteint par un autre type de peine. L’emprisonnement ne peut être imposé qu’en dernier recours.

Les trois quarts des personnes interrogées (75%) pensent également que les condamnés devraient rester en prison jusqu’à la fin de leur peine. Une opinion en hausse : 53 à 60% des sondés le pensaient dans les précédentes éditions du Baromètre, écrit le CSJ.

85% en faveur de la pénalité travail

Paradoxalement, 74 % des personnes interrogées accueillent favorablement le port d’un bracelet électronique comme alternative à la prison. Et plus de huit personnes interrogées sur dix (85%) sont (plutôt) favorables à la peine de travaux comme alternative à la peine de prison.

Les Belges réclament également plus de sévérité à l’égard de certaines infractions. Sept à huit personnes sur dix réclament des sanctions plus sévères contre, dans l’ordre, les délits sexuels (82 %), le crime organisé (76 %) et la cybercriminalité (72 %). En quatrième et cinquième positions, on trouve les meurtres (67%) et les délits liés à la drogue (63%). En revanche, environ un quart des personnes interrogées estiment que les infractions au code de la route sont punies trop sévèrement (23 %).

En Flandre, région fortement marquée par le scandale des violences sexuelles au sein de l’Église, notamment à la suite du documentaire “Godvergeten”, les personnes interrogées sont plus souvent d’avis – par rapport aux personnes interrogées en Wallonie – que les délits sexuels ne sont pas punis assez sévèrement ( 85%, contre 79%).

En matière de justice civile, neuf personnes interrogées sur dix sont favorables à la procédure de conciliation.

Michaël Dantinne a appelé à un travail en profondeur « au-delà des réformes ou de la réforme du Code pénal » afin de restaurer cette confiance. Et arrêter de détourner le regard. “Je ne supporte plus d’entendre, après chaque problème de sécurité, qu’on va envoyer des militaires dans la rue”, a-t-il illustré.

Pour établir ce baromètre, le CSJ a constitué un panel de près de 2 000 personnes interrogées sur un échantillon de 18 000 répondants.

 
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