en Dordogne se joue un scénario digne des films les plus absurdes

en Dordogne se joue un scénario digne des films les plus absurdes
en Dordogne se joue un scénario digne des films les plus absurdes

Tout commence en 1985 lorsque le département de la Dordogne entreprend des études et des concertations locales en vue d’aménager une voie de contournement pour Beynac-et-Cazenac, une commune de moins de 600 habitants victime de trafic. un grand nombre de poids lourds.

Une première déclaration d’utilité publique a été faite en 1990 puis une seconde en 2001, par arrêté préfectoral. Cela a été confirmé par le tribunal administratif en 2009 et par le Conseil d’État en 2010. Des avis favorables des différentes autorités environnementales ont suivi en 2016.

Le chantier a finalement pu démarrer en février 2018 alors même que les premiers recours contre le projet étaient en cours d’examen devant la justice. Stéphane Bern ou encore Nagui avaient fait campagne contre ce contournement, défendu notamment par le Premier ministre de l’époque, Edouard Philippe.

La découverte de vestiges gallo-romains dans le chantier a redonné espoir aux défenseurs du patrimoine mais l’expert de la DRAC ne s’est pas opposé à leur destruction. De février à octobre 2018, dix recours d’opposants au projet ont été rejetés par la justice.

Onze mois plus tard, en décembre 2018, ce projet, d’un coût de 30 millions d’euros, est suspendu par le Conseil d’État. S’en est suivi une première décision judiciaire du tribunal administratif de Bordeaux, en avril 2019, visant à annuler l’arrêté préfectoral autorisant les travaux, décision confirmée par la cour administrative d’appel en décembre 2019.

Ce dernier a également demandé la remise en état du chantier. Mais les aventures judiciaires ne se sont pas arrêtées là !

En juin 2020, le Conseil d’État a rejeté le recours, déposé par le Conseil départemental de la Dordogne, contre l’arrêt de la cour d’appel de Bordeaux qui avait annulé la déclaration d’intérêt général du projet de route de contournement.

Ce dernier avait demandé la démolition de tous les ouvrages en bordure du projet dans un délai d’un mois, puis la démolition totale et la restauration du site dans un délai d’un an.

Une astreinte a également été prononcée, à compter du 7 janvier 2023 et représentant la somme de 3 000 euros d’astreinte journalière si les travaux de démolition du chantier du contournement de Beynac n’ont pas commencé, puis 5 000 si la démolition n’est pas achevée dans un délai d’un an.

En juillet 2023, le Département est de nouveau condamné à payer 489 000 euros d’astreinte et 3 000 euros par jour de retard. Mais l’affaire ne s’arrête pas là ! Le département propose alors un nouveau projet… Semblable au premier !

En octobre 2023, le Département a démoli un tronçon de route de 1,25 kilomètre dont la construction avait coûté 400 000 euros.

Les horribles piles des ponts de Dordogne, quant à elles, sont toujours en place. La construction et la démolition ultérieure sont estimées à 40 millions d’euros.

Dernier volet de cette série judiciaire rythmée par la gabegie : le 16 avril 2024, la cour administrative d’appel de Bordeaux a condamné le département à payer 1 433 000 euros d’astreinte, pour avoir tardé à démolir le chantier, construit sans autorisation, ce qui porte le total facture d’amende à 1,9 millions d’euros !

Germinal Peiro, président du département de la Dordogne, ne veut pas s’arrêter en si bon chemin ! Il souhaiterait qu’un nouveau projet voie le jour et assure que les 40 millions d’euros déjà dépensés n’ont pas été vains. A suivre dans le prochain épisode…

 
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