William Clark, ce pilote américain abattu à Cornas

Samedi 8 juin, une émouvante cérémonie s’est tenue à la passerelle proche de la voie ferrée où l’avion du pilote américain William Clark fut abattu le 28 août 1944. Retour sur un épisode qui a marqué l’histoire locale.

Un long cortège de Cornassiens mené par les élus du village, la députée remplaçante Laurence Heydel-Grillère, l’élu Kévin Ranc (Rhône Crussol), s’est rendu jusqu’à la passerelle qui porte depuis le 18 juin 2012 le nom du pilote William Clark. de la municipalité, en cette période de commémoration du 80ème anniversaire du Débarquement de Normandie, devait rendre un nouvel hommage au soldat américain qui aurait eu 101 ans cette année. Il s’agissait aussi d’inaugurer une stèle plus visible installée au pied de la passerelle qui enjambe la voie ferrée, pour que tous ceux qui l’empruntent aient une pensée pour «Lieutenant William A Clark ju, membre du 314e Fighter Squadron, mort pour notre liberté le 28 août 1944 à bord de son P 47 Thunderbolt », comme l’indique la mention gravée sur la stèle, illustrée par une photo du pilote et celle de son avion. Philippe Dorée, ancien conseiller municipal et maître de cérémonie, a rappelé le contexte historique de cet hommage : « Après le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie, un deuxième front est ouvert dans le sud-est de la France. Il s’agit de l’opération Dragoon menée à partir du 15 août 1944 par les troupes alliées entre Toulon et Cannes. « .

William Clark est mort à 20 ans

Nicolas Chérion, membre de l’ARSA (association rhodanienne pour la mémoire aérienne) revient sur cette journée du 28 août 44 marquée par le retrait des troupes allemandes en déroute complète. » Quatre Des avions de l’US Air Force décollent ce jour-là de Luc-en-Provence, en mission de reconnaissance vers Lyon. A 17h45, ils repèrent un convoi allemand hétéroclite bloqué au nord de Cornas et caché sous la végétation. Les Allemands répondent à l’attaque aérienne. Trois avions concernés sont rentrés à leur base sauf celui de William Clark qui a effectué un atterrissage d’urgence à proximité de la voie ferrée dans le quartier de Viale. Selon les témoignages des habitants, le pilote est sorti et a couru dans les champs en direction du sud-est. Blessé et capturé par les Allemands, il fut d’abord transporté chez un villageois, M. Brottes, puis évacué vers l’hôtel Roche (actuelle résidence Les Bains à St-Péray) transformé en hôpital militaire allemand. Déclaré blessé par les médecins allemands, il décède le lendemain et y est enterré. L’épave de l’avion est restée quelque temps à proximité du pont, photographiée par la famille Bréchon. La dépouille de W.Clark fut transférée au cimetière militaire du Var en 1948. Il est né au Texas le 12 octobre 1923, enfant unique, enrôlé dans l’US Air Force et affecté successivement en Italie, en Corse et en France. Il est mort à 20 ans, pour l’éternité« .

Un témoignage émouvant

Autre moment fort de la cérémonie, Paulette Ménard, habitante du hameau de Viale, est revenue, très émue, sur ses souvenirs de l’été 44, où, à 9 ans, elle a vécu les premières heures des bombardements sur son village de Lagarde près de Toulon. . Elle a raconté les heures d’angoisse passées dans un abri en sous-sol, la mort d’une voisine touchée par des bombes alors qu’elle montait à l’étage nourrir ses enfants, celle d’un cousin et les visions d’horreur gravées dans sa mémoire.

A lire aussi : 12 août 1944, Privas libéré


 
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