C’est la deuxième fois depuis 2020 que la communauté de communes Ardèche-Rhône-Coiron réduit les aides apportées à Cruas. 200 000 euros de moins en 2021 et 200 000 euros de moins attendus en 2025. Au total, Cruas perdra 400 000 euros de son budget, soit 2,2% de la somme totale. Cette aide est en fait une allocation de compensation. Ils proviennent des impôts payés par les entreprises et en l’occurrence principalement par la centrale EDF de Cruas.
Mieux répartir la manne d’EDF
Le président de la communauté de communes Ardèche-Rhône-Coiron souhaite mieux répartir la somme de 8 millions d’euros reversée aux quinze communes de son intercommunalité. « Aujourd’hui, le montant versé à Cruas est de 1 250 euros par habitant alors que la moyenne des autres communes est de 168 euros, soit sept fois moins.», explique Yves Boyer, le président de la communauté de communes. «Mais le contexte a changépoursuit l’élu, “la DGF (subvention totale de fonctionnement, financement des communes par l’État) a baissé, l’inflation a amputé les budgets et certaines petites communes rurales ont du mal à joindre les deux bouts..» D’où la nécessité, selon Yves Boyer, de revoir la répartition des allocations compensatoires accordées aux communes.
Une décision sans concertation, estime le maire de Cruas
Mardi 12 novembre, le conseil municipal de Cruas a adopté à l’unanimité le souhait de contester cette décision. La maire Rachel Cotta reconnaît que Cruas reçoit plus d’argent mais souligne que la centrale nucléaire est située dans sa ville. La commune a des coûts supplémentaires en termes de transports, d’écoles entre autres. “Je ne suis pas opposé à une répartition différente et à une meilleure aide pour les communes les plus en difficulté», explique Rachel Cotta. “Nous avons proposé un plan en 2021 lorsque la communauté de communes a réduit nos dotations compensatoires. Il n’a pas été accepté. Nous sommes la seule commune de France qui héberge une centrale nucléaire et à laquelle des allocations compensatoires sont retirées contre son gré et sans concertation..»
Le maire de Cruas s’inquiète des projets à venir, notamment celui de la piscine. Un projet de 8 millions d’euros pour lequel elle attend l’aide de la communauté de communes. “Je ne sais plus ce que nous aurons“, cette Rachel Cotta.”400 000 euros, c’est le coût de fonctionnement de notre future piscine.» Rachel Cotta brandit même l’arme suprême : quitter la communauté de communes Ardèche-Rhône-Coiron et rejoindre une intercommunalité voisine, par exemple celle de Privas ou celle de Montélimar.