Créon est désormais réservé aux familles aisées

Créon est désormais réservé aux familles aisées
Créon est désormais réservé aux familles aisées

Valentin Bernard et sa compagne Lidia viennent d’installer début avril leurs deux enfants à Madirac, village créonnais de 303 habitants depuis le 7 mai (une naissance), sur un terrain de 600 m² où ils ont fait construire une maison de 130 m². « Locataires en Langonnais, on a regardé du côté de Podensac, de Saucats, mais on a aimé le Créonnais », explique Valentin, 28 ans…

Valentin Bernard et sa compagne Lidia viennent d’installer début avril leurs deux enfants à Madirac, village créonnais de 303 habitants depuis le 7 mai (une naissance), sur un terrain de 600 m² où ils ont fait construire une maison de 130 m². « Locataires en Langonnais, on a regardé du côté de Podensac, de Saucats, mais on a aimé le Créonnais », explique Valentin, 28 ans, commercial en fournitures industrielles et aéronautiques. « Un côté nature préservée, des services à proximité, pas trop loin de Bordeaux et pour les enfants, des écoles de la maternelle au Bac, voire du BTS avec le nouveau lycée qui ouvre en septembre. » Le couple anticipe : les jumeaux reprennent le chemin de l’école cette année.

Budget total du projet familial : 400 000 euros. La maison Bernard rejoindra aujourd’hui les 8 000 logements recensés en Créonnais, un nombre qui a doublé en 30 ans dans les 15 communes de l’intercommunalité Créonnaise où vivent 18 700 habitants avec une croissance ralentie ces dernières années autour de 1,3 %. « 90 % de maisons individuelles, 75 % de propriétaires, 90 % dans certaines communes », informe Bernard Pagès, vice-président de la communauté de communes (CDC) dédiée au développement économique. « L’image encore d’une France périurbaine en zone de bonheur, symbole de lotissements réussis. Ce modèle est terminé. »

Gentrification

Un plan local d’urbanisme (PLU) de janvier 2020 soucieux de la transition énergétique, de la maîtrise de l’évolution démographique, de la « stérilisation » (Bernard Pagès dixit) du développement de l’habitat et de l’économie a sérieusement contraint les possibilités et le m² de terrain a doublé en 10. ans, allant jusqu’à 300 à 400 euros à Créon ou Sadirac. « Les arrivants pouvaient autrefois être des salariés ou des ouvriers en retrait de la métropole, aujourd’hui ce sont des cadres supérieurs, des retraités fortunés ou des chefs d’entreprise », souligne l’élu. La loi Zero Net Artificialisation (ZAN), qui a bien sûr ses vertus, va renforcer ce contexte.

“Beaucoup de biens sont à vendre, peu d’acquéreurs : la hausse des taux d’intérêt est également arrivée”, constate François Soustre de l’agence Créon Immobilier, qui fait également état d’un (petit) marché locatif tendu à des prix seulement 10% inférieurs à ceux de Bordeaux. : un T2 autour de 600 €/mois, une maison trois chambres à 1 100 €. «Il faut inventer de nouvelles formes d’habitat», estime M. Pagès. Le PLU en cours de révision prévoit une densification contrainte sur les 70 hectares à consommer (loi ZAN) avec des modules collectifs s’élevant parfois à R+3, voire +4, lotissements de maisons mitoyennes.

Qu’en est-il des bâtiments agricoles ?

« Les aides à l’amélioration du logement et les permis de louer sont aussi des atouts », souligne M. Soustre, qui pointe pour lui le véritable défi des années à venir : « au-delà de faciliter la mobilité pour continuer, quelle sera la mise à disposition de bâtiments agricoles suite à la vague d’arrachages de vignes ?

 
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