Gaz, électricité… Pourquoi les prix de l’énergie reviennent au cœur du débat public

Gaz, électricité… Pourquoi les prix de l’énergie reviennent au cœur du débat public
Gaz, électricité… Pourquoi les prix de l’énergie reviennent au cœur du débat public

Baptiste Morin / Crédit photo : Serge Tenani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
06h44, le 13 juin 2024modifié pour

Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée par le Président de la République, les prix de l’énergie occupent une place importante dans le débat public. Le Rassemblement national en a fait un axe majeur de son programme et la majorité a réagi ce mardi en annonçant de futures baisses de prix.

C’est l’une des leçons des derniers jours. Les prix de l’énergie sont devenus un sujet fort du débat public depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée par le Président de la République. Le Rassemblement national en a fait un axe majeur de son programme et la majorité a réagi ce mardi en annonçant de futures baisses de prix. Mais pourquoi ce sujet prend-il autant de place ?

D’abord parce qu’il s’agit d’un enjeu de pouvoir d’achat très important pour les Français. Contrairement à l’impôt sur le revenu par exemple, tous les Français paient une facture d’énergie qui s’élève en moyenne à environ 1 700 euros par foyer et par an. Et les sondages montrent, de manière quasi unanime, que le pouvoir d’achat est l’un des sujets les plus importants aux yeux des électeurs.

Pour le gaz, des prix toujours supérieurs à leur niveau d’avant crise

C’est aussi un sujet très sensible. La France, et plus largement l’Europe, vient de sortir d’une crise énergétique et les Français la paient encore aujourd’hui très cher. Pour le gaz, les prix sont encore supérieurs à leur niveau d’avant-crise, car les modes d’approvisionnement ont changé et le nombre d’usagers, qui doivent supporter des coûts fixes (réseau, distribution, transport) encore élevés, a tendance à diminuer.

Pour l’électricité, c’est la formule de calcul du tarif réglementé qui pèse et qui prend en compte les prix de marché des deux dernières années. Par conséquent, le prix 2024 intègre toujours le pic de 2022, en pleine crise, alors qu’une baisse est attendue pour le début de 2025. C’est pourquoi Bruno Le Maire s’est montré confiant en annonçant la couleur dès cette semaine. En réalité, il ne s’agit pas d’un choix politique, mais d’un pur effet de marché.

La sortie du marché européen de l’énergie est-elle la solution ?

Si les prix de l’énergie occupent une place aussi importante dans le débat public, c’est aussi parce que le sujet concerne l’Europe. Ouvrir le dossier de l’énergie, c’est clarifier ses relations avec l’Union européenne. Du côté du Rassemblement National, ainsi que de la France Insoumise, la position est claire : la France doit quitter le marché européen de l’énergie.

Le programme de Jordan Bardella pour les Européens proposait, pour ce faire, une baisse des taxes, pour réduire le prix des factures de 30 à 40 %. Rien n’est moins sûr, car les chiffres montrent au contraire que le marché européen de l’énergie permet à la France de vendre de l’électricité à très bon prix. Il génère 3 à 4 milliards d’euros de solde positif chaque année. Une sortie du marché européen de l’énergie aurait plutôt pour conséquence de rendre les délestages plus fréquents en cas de manque d’électricité, voire, à terme, d’augmentation des prix.

 
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