Montréal classée dernière dans l’octroi de permis de construction au Québec

La Ville de Montréal multiplie les communications pour annoncer des projets immobiliers.

Dans son nouveau Plan d’urbanisme et de mobilité 2050 présenté cette semaine, l’administration Plante a par exemple dévoilé l’objectif de construire 200 000 nouveaux logements.

Pourtant, les promoteurs immobiliers signalent quotidiennement des retards dans l’obtention des permis de construction résidentielle et d’habitation.

Le projet Canoë à HOMA prévoit 1 000 logements et environ 60 000 pieds carrés d’espace commercial.

Photo : Radio-Canada

Dans l’arrondissement Hochelaga-Maisonneuve, Mélanie Robitaille, vice-présidente, directrice générale de Rachel Julien, raconte avoir attendu 11 mois avant d’obtenir le permis pour le projet Canoë, sans compter le processus d’approbation.

En tant que Montréalais, je me demande : est-il normal qu’un projet pouvant accueillir 1 000 logements, dont une proportion importante de logements sociaux et abordables, se retrouve incapable d’être livré avant juillet 2027 alors que le site est disponible pour développement depuis 2019 ?

Une citation de Mélanie Robitaille, vice-présidente, directrice générale de Rachel Julien

Selon le vice-président, Pour nous, il y a bel et bien une dégradation au niveau des délais requis pour la délivrance des permis et des délais requis pour l’approbation des projets en général..

Thomas Smeesters, président de l’entreprise de construction Tomico, constate également une augmentation des délais. Cela fait peut-être cinq ans qu’on ne s’amuse pas, à cause de délais trop longs (…) et de demandes trop fastidieusesil dit.

En affaires depuis plus de 20 ans, ce dernier a récemment renoncé à deux projets immobiliers, dont un comportant 20 logements.

Je peux dire qu’à Montréal, c’est pire qu’une question de complexité : on se demande si on veut vraiment aider les entrepreneurs.

Une citation de Thomas Smeesters, président de Construction Tomico

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Thomas Smeesters, président de Construction Tomico.

Photo : Radio-Canada

Le président de Construction Tomico se rend à Longueuil où il vient de déposer une demande pour un projet d’une cinquantaine de logements.

Jusqu’à présent, ce que je constate, c’est qu’au moins lorsque notre idée est reçue, nous sommes déjà mieux reçus. On est interpellé, c’est normal, mais au moins on a l’air d’être de bonne foi et on veut que le projet se réalise.note M. Smeesters.

Une moyenne d’environ 300 jours à Montréal

Selon une compilation de Radio-Canada, les délais moyens dans les arrondissements de Montréal pour délivrer les permis de nouvelle construction sont passés de 180 jours en 2019 à près de 300 jours en 2023.

Ces chiffres incluent les retards liés aux exemptions réglementaires pour les projets de grande envergure.

À Longueuil, la durée moyenne d’obtention d’un permis de construction résidentielle est demeurée stable à 71 jours au cours de la même période.

À Laval, le délai moyen a été réduit de moitié, passant à 120 jours pour une nouvelle construction.

Même son de cloche à Gatineau, 4e ville du Québec, où le délai moyen pour un permis de construction de logement est passé de 89 jours à 44 jours en cinq ans. Le délai moyen était de 37 jours pour la construction résidentielle.

À Terrebonne, les dossiers en attente (reportés à la demande du demandeur) ou en attente (dossier incomplet ou non conforme) ont gonflé les données de 2023.

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Pour Isabelle Melançon, PDG de l’Institut de développement urbain du Québec, il y a urgence d’agir, particulièrement à Montréal.

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Pour Isabelle Melançon, PDG de l’Institut de développement urbain du Québec, il est urgent d’agir pour réduire les délais de délivrance des permis de construction.

Photo : Radio-Canada

Les promoteurs immobiliers comprennent que leurs projets doivent être analysés, ils ne veulent pas construire n’importe quoielle explique.

Mais nous devons être prévisibles. Les gens d’affaires veulent savoir : combien de temps cela me prendra-t-il, combien cela me coûtera-t-il pour réaliser le développement ? (…) Il faut aussi s’attaquer aux demandes de dérogations.

Une citation de Isabelle Melançon, PDG de l’Institut de développement urbain du Québec

Ce dernier rappelle les données de la SCHL qui estimait qu’il faudrait construire 1,3 million de logements au Québec d’ici 2030 pour retrouver des loyers acceptables.

À la Ville de Montréal, Robert Beaudry, membre du comité exécutif et responsable de l’urbanisme, espère pouvoir réduire les délais d’obtention des permis. Le nouveau plan d’urbanisme prévoit moins de dérogations pour les grands projets, précise-t-il.

Un homme dans un parc.

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Robert Beaudry, membre du comité exécutif et responsable de l’urbanisme, espère pouvoir réduire les délais d’obtention des permis.

Photo : Radio-Canada

Il explique néanmoins que le contexte montréalais est plus complexe.

Nous sommes dans un environnement bâti très dense, ce que nous n’avons pas dans plusieurs grandes villes du Québec. (…) La majorité de nos projets sont réalisés dans des centres déjà construits, qui impliquent parfois des démolitions, parfois des transformations, des reconstructions, qui impliquent aussi des enjeux patrimoniaux.

Une citation de Robert Beaudry, membre du comité exécutif

Montréal participe également au financement de nombreux projets d’acquisition de logements abordables.

 
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