Par
Nicolas Giorgi
Publié le
13 juin 2024 à 17h43
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Un atelier de taille du silex datant du Préhistoire assez inhabituel a été mis en lumière il y a deux mois à Lagny-le-Secau sud de l’Oise, le long de la D 84. Une route marquant la frontière avec Le Plessis-Belleville.
Lors des études d’impact préliminaires précédant un chantier de construction d’un collège privé catholique de l’établissement Saint-Dominique, les fouilleurs découvrent un gisement de silex sculpté datant de la préhistoire. Cette collection a été enfouie sous 70 cm de terre.
Trois zones de taille de silex datées d’il y a près de 12 000 ans
Une première datation les ramena à l’époque des « chasseurs-cueilleurs ». Presque 500 pièces ont ensuite été extraites du sol par les archéologues de l’Inrap (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives).
« Ces lames de 20 cm de long sont superbement conservées. C’est aussi impressionnant de voir la qualité du découpage pour cette période », s’enthousiasme Karin Libert, responsable des opérations à l’Inrap.
Des découvertes rarissimes
Une découverte qui a nécessité la prescription de fouilles archéologiques plus approfondies.
La découverte d’un tel gisement datant d’il y a 12 000 ans reste assez rare dans cette région de France. D’autant que ce lot est très homogène.
L’aspect de ces pales est en effet typique de Paléolithique supérieurqui commence sur tous les continents, sauf l’Amérique, vers – 40 000 et dure jusqu’à environ – 12 500.
La question ici est de savoir pourquoi ces hommes des cavernes ont-ils abandonné tout leur stock de couteaux dans ce lieu autrefois vallonné ? Ont-ils dû fuir précipitamment ? « Peut-être aussi qu’ils n’avaient pas le choix. Il faut savoir que ces lames mesurent 20 centimètres et pèsent très, très lourdes. Peut-être n’ont-ils emporté avec eux que les lames qu’ils considéraient comme les plus belles et les plus tranchantes ? », précise Karin Libert. Ce dernier a proposé ce mercredi une visite guidée des lieux à une poignée d’agents municipaux.
Un chantier qui sera ouvert à tous, ce vendredi 14 juin et samedi 15 2024a à l’occasion des Journées européennes de l’archéologie (ou même encadré).
Le site ouvre au public, vendredi 14 juin et samedi 15 juin
Des visites guidées de ce chantier de fouilles seront proposées lors des Journées européennes de l’archéologie prévues du vendredi 14 juin l’après-midi et du samedi 25 juin 2024 toute la journée. Ce sera le seul chantier de fouilles à ouvrir dans l’ensemble des Hauts-de-France. A cette occasion, vous pourrez par exemple assister à des démonstrations de taille de silex, comme à l’époque paléolithique.
Journées européennes de l’archéologie, vendredi 14 juin, de 14h à 19h et samedi 15 juin, de 13h à 17h
La terre rendue donne actuellement ce site on dirait un mini-désert. Après un premier écrémage, « la majorité des pièces retournent à l’État qui les stocke ensuite dans centres de conservation et d’étude, à des fins de recherche scientifique. Il y a donc peu de chance de les voir un jour dans un musée. Mais tu ne sais jamais!
Vestiges du Moyen Âge trouvés dans une autre zone
D’autres vestiges, datant cette fois du Moyen Âge (entre le Xe et le XIe siècle), ont été retrouvés non loin de cette zone.
Un habitat clos la fin de l’ère carolingienne a apparemment traversé les siècles, ainsi qu’un ancien chemin prenant la forme d’une allée de 12 mètres de large longeant le parc de l’ancien domaine du château de Longperier. Cela remonte aux origines de la ville de Lagny-le-Sec.
Les investigations ont également révélé l’angle nord-ouest d’une occupation probablement domestique entourée d’une enceinte, datant de la seconde moitié du XIe siècle.
Greniers, structures d’ensilage, fosses ainsi que puits et probablement un four domestiquecomposent cette enceinte, où se trouvaient également céramique.
Ce projet, soumis aux aléas climatiques, ne sera achevé qu’en juillet 2024. « Une énorme tempête a formé trois petites mares sur ce site », ce qui a ralenti le travail des scientifiques. Plusieurs zones sont donc actuellement impraticables.
Nouveau collège privé qui va sortir de terre une fois ces restes mettre en place Bien sûr il faudra encore attendre un peu avant que les étudiants l’investissent.
Ce qui ne dérange pas le maire de la commune, Didier Doucet, qui a déjà fait une option pour récupérer un de ces silex afin de l’exposer à la mairie. L’édile, contacté par l’Établissement Saint-Dominique il y a dix ans déjà, a évoqué une ouverture prévue « pour la rentrée 2026 », juste à côté de l’actuel pôle médical.
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