Des militants anti-avortement veulent manifester près des cliniques

Des militants anti-avortement veulent manifester près des cliniques
Des militants anti-avortement veulent manifester près des cliniques

Les militants anti-avortement réclament l’invalidation de la loi québécoise qui interdit les manifestations dans un rayon de 50 mètres autour des cliniques d’avortement. La Cour supérieure du Québec entend leur cause cette semaine à Montréal. Le gouvernement du Québec défend sa loi. Les cliniques refusent de rentrer.

Depuis 2016, la législation québécoise interdit les manifestations ou « toute autre forme d’intervention » visant à « tenter de dissuader une femme » de se faire avorter à moins de 50 mètres du terrain d’un établissement offrant un service d’avortement.

Campagne Québec-Vie, le Dconcernant Roseline Lebel Caron et Brian Jenkins contestent cette loi devant les tribunaux. Ils ont déposé une requête en ce sens en 2019. La juge Lysane Cree entend leur cause depuis lundi. Les plaidoiries finales auront lieu jeudi et le procès devrait se conclure à la fin de la semaine.

Les plaignants soutiennent que cette législation contrevient à leur droit à la liberté d’opinion et d’expression ainsi qu’à leur droit de réunion pacifique garanti, disent-ils, par les chartes des droits canadienne et québécoise.

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PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE ARCHIVES

Jean-Pierre Lapalme (à gauche) et Brian Jenkins sont des militants anti-avortement qui veulent invalider la loi qui impose une zone « d’interdiction de manifester » de 50 mètres autour des cliniques d’avortement.

«Nous faisons ce qu’on appelle du counseling de trottoir», a déclaré le président de Campagne Québec-Vie, Georges Buscemi, interviewé mardi en marge des audiences au palais de justice de Montréal.

Les gens se tiennent près des centres d’avortement, avec ou sans pancarte, avec ou sans dépliant, et demandent aux passants s’ils ont besoin d’aide, s’ils connaissent quelqu’un qui est enceinte et qui a besoin d’aide. aide.

Georges Buscemi, president of Campagne Québec-Vie

Selon lui, cette activité est « tout à fait légitime, pacifique », et vise à « sauver l’enfant à naître et la femme d’un acte qu’elle pourrait regretter ». Un geste, précise-t-il, qui a « des conséquences spirituelles, morales et physiques ».

“Pour faire ce type d’activité, il faut être à proximité des centres d’avortement pour pouvoir parler aux gens, pouvoir dire les choses calmement, en paix”, ajoute Georges Buscemi.

Les militants anti-avortement affirment que la règle des 50 mètres entrave leur liberté d’expression. “Nous voulons dire des choses”, a-t-il déclaré. C’est tout. Dire des choses qui peuvent paraître impopulaires, qui peuvent paraître controversées peut-être, mais simplement dire des choses. »

Pour la défense de la loi

Le procureur général du Québec défend sa loi. La Clinique Morgentaler, la Clinique médicale Fémina et le Centre de santé des femmes de Montréal ont demandé à agir à titre d’intervenants dans ce dossier. Selon eux, cette législation protégeant le libre accès des femmes à l’interruption volontaire de grossesse (avortement) doit être maintenue.

Désilets, ancienne directrice générale de la Clinique Morgentaler, a témoigné mardi. La presse lui a parlé après les audiences. Elle a rappelé qu’elle avait dû demander des injonctions interdisant aux militants anti-avortement de manifester devant sa clinique avant l’adoption de la loi en 2016.

Selon elle, la présence de manifestants à proximité d’une clinique proposant des avortements a un impact sur les femmes, leurs accompagnateurs et les employées.

Pour les femmes, cela provoque une atteinte à leur vie privée, des inquiétudes quant à la confidentialité et augmente également le stress lié à la procédure.

France Désilets, ancienne directrice générale de la Clinique Morgentaler

L’ambiance devient « lourde » dans la clinique. Les employés craignent pour la sécurité de leurs patients et la leur. «J’ai perdu un employé à cause de ça», raconte France Désilets. Le stress était trop grand. J’avais moi-même des problèmes de sécurité. J’ai été suivi dans le métro et j’ai été agressé [à l’entrée de la clinique]. »

Lors des auditions de mardi après-midi, une femme a décrit ce qu’elle avait ressenti lorsque des manifestants anti-avortement, « un peu excités », dit-elle, l’ont approchée près de la Clinique Fémina en janvier 2015. Elle a déclaré : y est allée pour une consultation.

“J’ai trouvé cela extrêmement intrusif dans ma vie personnelle”, a-t-elle déclaré. Je ne connais pas ces gens. J’ai trouvé ça vraiment offensant. » Elle dit se sentir « jugée » et « un peu menacée ».

Une mesure « cruciale »

La médecin de famille Geneviève Bois pratique des avortements au Centre de santé des femmes de Montréal. Elle n’a pas témoigné lors du procès. Cette « mesure tampon » de 50 mètres autour des points de service est, juge-t-elle, « cruciale » pour la « sécurité des femmes et des salariés ».

« Nous voyons, dans des juridictions où il n’y a pas de protection similaire, des gens qui doivent être escortés jusqu’à la porte d’une clinique par des bénévoles, parce qu’on leur crie dessus, parce que les gens ont des mégaphones, parce qu’ils sont harcelés, a-t-elle déclaré. Nous ne pouvons pas avoir le sentiment d’avoir un accès gratuit aux soins de santé si nous sommes ainsi harcelés. »

L’histoire jusqu’à présent

Novembre 1995

La Clinique Morgentaler obtient une injonction visant à limiter le droit de piquetage à une certaine distance de son entrée.

novembre 2014

La Clinique Morgentaler déménage. Un mois plus tard, les militants anti-avortement sont de retour devant ses installations.

Février 2015

Une première injonction est imposée pour empêcher les manifestations devant la clinique.

décembre 2016

Le ministre de la Santé de l’époque, Gaétan Barrette, a adopté la loi visant notamment à protéger l’accès aux services d’avortement.

 
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