P.Plusieurs propriétaires de coteaux réolais ont été contactés par le producteur d’énergie renouvelable RWE. Le promoteur recherche des terrains susceptibles d’accueillir des éoliennes. Une prairie de moins d’un hectare est ciblée. La zone de prospection est située le long de la route des Terres Fortes, à cheval sur les municipalités de Saint-Hilaire-de-la-Noaille, Loubens et Saint-Sève.
Le site répond à plusieurs critères : un point culminant loin des habitations dans un couloir venteux. « Un représentant de RWE est venu nous voir. L’entreprise envisage de lancer une étude pour installer trois éoliennes de 100 à 200 mètres de hauteur », révèle un habitant de Saint-Hilaire, opposé à l’idée de voir des pales tourner près de chez lui. Des éléments techniques théoriques ont été transmis par l’entreprise : nombre de mâts, capacité de production, etc. Selon les contrats, une éolienne peut rapporter entre 5 000 et 30 000 euros de loyer par an au propriétaire du terrain. Cette activité génère également des recettes fiscales pour les collectivités.
Question nationale
Contactée par « Sud Ouest », la société RWE a refusé de commenter ces chiffres. Mais cela confirme les enquêtes réalisées ces derniers mois. L’entreprise n’est pas totalement inconnue en Réolais, c’est l’entreprise qui réalise un autre projet près de Sainte-Foy-la-Longue. Encore un point culminant venteux du territoire. «Nous n’en sommes pas encore au stade de projet», ralentit du pied le développeur éolien. Le responsable de la prospection place ce dossier sur la chronologie : « Nous n’avons pas encore contacté toutes les mairies ni lancé les études environnementales et techniques, un processus très long. Il est impossible de fournir des chiffres à ce stade. »
« Les éoliennes ne seront pas installées si les conseils municipaux n’y sont pas favorables »
Si le projet est officiellement lancé dans les années à venir, le nombre de mâts devrait être limité pour une meilleure intégration paysagère. La question de l’acceptabilité sociale est forte, notamment dans le Réolais où les projets de parcs solaires au sol pullulent. RWE ne veut pas recourir à la force et assure « que les éoliennes ne seront pas installées si les conseils municipaux n’y sont pas favorables ». Et ce, même si le préfet est le seul décideur final. La production d’énergies renouvelables est désormais un enjeu national prioritaire. La production éolienne est encore inexistante en Gironde.
Au stade embryonnaire
A ce stade, les mairies du secteur jouent la carte de la prudence. « Le terrain est situé à côté d’un joli bois plein de pigeonniers. Je ne suis pas sûr que cela plaira à tout le monde», soupire le maire de Saint-Sève. Élian Ardouin assure n’avoir jamais été contacté par RWE. Idem pour le premier magistrat de Loubens, Alain Breuille : « Le conseil municipal s’est récemment positionné en faveur d’un projet agrivoltaïque (production agricole adossée à un parc solaire). J’ai entendu parler de la rumeur d’un projet éolien. Les problématiques paysagères sont très différentes. L’impact sur notre patrimoine serait bien plus important. »
La sous-préfecture, la communauté de communes Réolais et la mairie de Saint-Hilaire-de-la-Noaille ont été contactées par la société RWE. Quant aux autres projets agrivoltaïques en cours dans sa commune, le maire de Saint-Hilaire Didier Lecourt souhaite « une large concertation avec la population si le projet prend forme ». RWE n’en est pas encore à ce stade.
