Elle “permettrait une surveillance plus efficace” et “une meilleure protection des investisseurs européens”, estiment François Villeroy de Galhau et Marie-Anne Barbat-Layani dans un article.
La surveillance des cryptomonnaies dans l’UE doit être confiée à l’Esma, l’organisme européen de surveillance des marchés, soutiennent dans un article le président de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, et la présidente de l’Autorité des marchés financiers (AMF), Marie. -Anne Barbat-Layani. « Supervision directe d’Esma » sur le “des cryptoactifs (…) permettraient une surveillance plus efficace” et « une meilleure protection pour les investisseurs européens »écrivent-ils dans un texte publié simultanément mercredi soir dans Les échos et le quotidien économique allemand Journal du Handelsblatt.
Pour l’instant, ce sont les autorités nationales de surveillance qui, comme dans de nombreux domaines de la surveillance financière, sont responsables de cette régulation. Or, « Les marchés de crypto-actifs sont par nature transfrontaliers » et « dominé par quelques acteurs mondiaux » avec un « la commercialisation (qui) se fait directement via internet, pour l’instant sans protection des investisseurs »expliquent les deux dirigeants de ce forum.
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Des risques « majeurs »
Un règlement a certainement été adopté l’année dernière par l’Union européenne pour réguler ces marchés à grande échelle. Mais “l’expérience acquise par nos autorités montre (…) que l’entrée en vigueur d’un texte européen ne peut à elle seule garantir son application stricte et uniforme”ajoutent-ils. D’autant plus que « les risques associés aux cryptoactifs peuvent être majeurs, comme encourager le blanchiment d’argent et les transactions cachées, les investisseurs risquent d’être mal protégés, voire lésés »préviennent François Villeroy de Galhau et Marie-Anne Barbat-Layani.
L’AMF défend depuis longtemps l’idée d’accorder davantage de pouvoirs de régulation des marchés à l’Esma, dont le siège est à Paris, pour qu’elle devienne le « superviseur des surveillants » et peut concurrencer la SEC, le puissant régulateur américain des marchés. Pour l’instant, l’institution européenne n’a qu’un rôle de coordination de l’action des autorités nationales.
Cependant, d’autres États de l’UE expriment encore des réserves sur cette proposition, refusant de voir imposer une surveillance européenne aux législations nationales. “Dans ce domaine relativement nouveau de la surveillance (des cryptomonnaies, ndlr), le risque que cette proposition se heurte à l’attachement des autorités nationales à leurs prérogatives est limité”veulent pourtant en croire François Villeroy de Galhau et Marie-Anne Barbat-Layani.