comment l’IA génère une nouvelle forme de harcèlement scolaire dans un collège de Haute-Garonne

comment l’IA génère une nouvelle forme de harcèlement scolaire dans un collège de Haute-Garonne
comment l’IA génère une nouvelle forme de harcèlement scolaire dans un collège de Haute-Garonne

l’essentiel
Un adolescent scolarisé à Léguevin (Haute-Garonne), à ​​l’ouest de Toulouse, aurait réalisé et diffusé des photos nues de ses camarades de classe. Il aurait utilisé une application faisant appel à l’intelligence artificielle pour parvenir à ses fins. Une nouvelle forme de harcèlement en ligne apparue récemment.

C’est une situation à laquelle ces jeunes adolescents espéraient ne jamais être confrontés. Un élève, scolarisé en classe de troisième au collège Forain François-Verdier de Léguevin (Haute-Garonne), aurait diffusé des photomontages nus d’une dizaine de ses camarades de classe. Plus précisément, il aurait utilisé une application, faisant appel à l’intelligence artificielle, pour dépouiller artificiellement les photos de ses camarades de classe.

C’est ce que nous appelons le « deepfake ». Une tendance récente du cyberharcèlement, toujours aussi dévastateur pour ceux qui le subissent. Les photos ont été découvertes début novembre, après la dénonciation d’un adolescent également scolarisé à Léguevin.

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Pour réaliser ces montages, l’auteur a utilisé une technique assez simple. Il aurait collecté les photos des comptes Instagram de plusieurs filles, qui étudient toutes dans le même établissement. Il aurait ensuite utilisé un générateur d’images sur Internet, permettant de copier de vrais visages sur de fausses images de corps nus.

“J’ai immédiatement exprimé ma colère”

Le jeune homme aurait pris soin de les envoyer dans un groupe privé sur une messagerie cryptée. C’est au cours de cette conversation que les photos déformées ont été découvertes. « Il paraît qu’il s’en vantait dans la cour de récréation », confie, ulcérée, la mère d’une victime.

Horrifiées, les victimes, de jeunes adolescents âgés de 15 ans maximum, en ont rapidement parlé à leurs parents. Les premières plaintes ont été déposées au début de la semaine dernière. L’une des victimes, aux côtés de sa mère, témoigne : “J’ai immédiatement exprimé ma colère contre lui”. Pourtant, la jeune fille souhaite « avancer » et oublier cette histoire, en prévision de l’examen du brevet qui l’attend l’année prochaine.

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L’Éducation nationale rappelle qu’elle a, aux côtés des parents, « un rôle fondamental à jouer dans la transmission des valeurs liées à un usage responsable d’internet ». Les collégiens de Léguevin sont sensibilisés à « l’importance de parler des problèmes rencontrés avec les adultes, de la protection de leur vie privée, mais aussi du droit à l’image de leurs camarades ».

Plus de dix plaintes déposées

Face à ces détournements pervers, plus d’une dizaine de parents d’élèves ont porté plainte. La mère d’un étudiant concerné dit vouloir « redorer l’image de [sa] fille», salie par les montages réalisés à son insu.

Quel outil spécifique l’écolier a-t-il utilisé pour falsifier les images ? Pourquoi les a-t-il postés sur une discussion de groupe en ligne ? Voulait-il les vendre ? De nombreuses questions restent sans réponse à ce sujet. Une enquête est en cours.

De son côté, l’étudiant soupçonné d’avoir généré ces deepfakes « ne s’est plus présenté en classe depuis la semaine dernière », précise une Source proche du dossier.

Le rectorat à l’écoute des victimes

Suite à la découverte des montages pornographiques, le rectorat de Toulouse indique que la situation est suivie « avec une grande attention par l’équipe de l’établissement », à travers une « vigilance quotidienne ». Les services académiques veillent à ce que « tous les étudiants victimes de cyberharcèlement aient été entendus par des professionnels ». Par ailleurs, les parents des élèves « ont également été systématiquement informés » par la direction du collège. L’académie ajoute : “une analyse interne à l’établissement a permis d’engager des mesures fortes pour éviter toute récidive, parallèlement aux poursuites judiciaires qui ont été engagées”, sans toutefois préciser si l’élève placé en garde à vue a été exclu ou non du établissement. Le centre départemental anti-harcèlement a également été contacté pour accompagner les étudiants.

 
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